Château de Monte-Cristo, cité des Grandes Terres : une balade architecturale tout en contraste
Avis aux amateurs d’opposition de styles : dans les Yvelines, le domaine romantique où l’auteur des “Trois Mousquetaires” et du “Comte de Monte-Cristo” aimait se retirer côtoie l’étonnant quartier des Grandes Terres, cité pionnière de l’urbanisation de l’après-guerre.
En 1969, en pleines Trente Glorieuses, un promoteur immobilier déposa un permis de démolir visant le château de Monte-Cristo, le joyau néo-Renaissance qu’Alexandre Dumas (1802-1870) s’était fait construire, en 1847, sur une colline verdoyante du Port-Marly. Heureusement, la procédure fut annulée, et tout le monde peut encore admirer la folie d’un géant des lettres qui désirait fuir Paris, ses créanciers et les tentations mondaines. Au centre de la façade de cette maison de plaisance, un portrait en médaillon représente Homère, celui de Dumas se nichant juste au-dessous ! L’écrivain, qui venait de publier avec un immense succès Les Trois Mousquetaires et Le Comte de Monte-Cristo, ne regarda pas à la dépense. Son architecte, Hippolyte Durand, l’avertit : « Cela nous coûtera des centaines de mille francs. » « Je l’espère bien », répondit le romancier. À l’exception d’un exubérant salon mauresque inspiré de l’Alhambra, l’intérieur est pourtant relativement sobre.
Petit château et grand ensemble
Sur un des murs, une très belle représentation de la petite-fille de l’écrivain par Jacques-Émile Blanche, celui-là même qui peignit le célèbre portrait de Marcel Proust. Plusieurs éléments font référence au Grand Dictionnaire de cuisine du propriétaire des lieux, dont un magnifique Buisson d’écrevisses, une sculpture en laine cardée réalisée par la plasticienne Héléna Guy Lhomme. En remontant le sentier qui serpente dans le jardin à l’anglaise, on fait halte devant l’autre trésor du domaine, le château d’If, pavillon néogothique où Dumas venait écrire. Pierre meulière, colombages, donjon, balcon romantique et douves de poche : on a du mal à détacher le regard d’un tel chef-d’œuvre.
Les Sables-d’Olonne. 20 ans de Vendée à travers le regard de Gérard Faugeron
Les Sables-d’Olonne. 20 ans de Vendée à travers le regard de Gérard Faugeron
Gérard Faugeron a été conseiller départemental de la Vendée durant vingt ans. Une tranche de vie au service de la Vendée et des Vendéens !
Il aurait pu se cantonner à un simple satisfecit sur son action durant ce laps de temps.
A notre demande, il a aussi accepté de témoigner alors que nous lui demandions de nous apporter des éléments historiques.
Il nous dévoile ainsi quelques aspects parmi les plus intéressants de son long mandat !
On découvre, tout au long de cette interview, des explications et des éclaircissements sur les projets et réalisations du département, sur le fonctionnement d’une institution, le Conseil départemental, qui joue toujours un rôle très important mais dont les arcanes restent assez méconnues.
(Interview réalisée le 23 avril 2021)
Gérard Faugeron
73 ans, né à La Chaume dans une famille de patrons de pêche-armateurs chaumois et sablais. Professeur de Lettres classiques (enseignement secondaire et supérieur).
(Ancien Président du Syndicat d’initiative des Sables, adjoint au maire des Sables de 1983 à 2014, en charge de la Culture puis des Sports; Vice-Président de la Communauté de Communes des Olonnes de 2001 à 2014; Président du Conseil portuaire des Sables, du Clic du Littoral, du Syndicat du Vendéopôle, du Syndicat mixte des Marais des Olonnes; Vice-Président du Conseil général de la Vendée à partir de mars 2004 et Vice-Président de la Commission culturelle d épartementale en charge de l’Education (enseignement supérieur et collèges); Chevalier du Mérite maritime et Officier des Palmes académiques).
Le Reporter sablais: Gérard Faugeron, vous avez été Conseiller cantonal / départemental de Vendée pendant 20 ans, de juin 2001 à juin 2021. Vous avez décidé de ne pas vous représenter pour le seul mandat qui vous restait. Vous avez occupé bien d’autres fonctions, notamment celle de maire-adjoint des Sables d’Olonne auprès de Louis Guédon.. L’occasion de découvrir au travers de votre regard les évolutions et les actions du département. Nous pourrons parallèlement détailler certains points qui vous concernent plus particulièrement.
Pour l’instant, racontez-nous comment vous avez été élu en 2001 ?
Gérard Faugeron: ce fut un concours de circonstances. En effet, Louis Guédon était député-maire mais aussi conseiller général depuis le 29 mars 1992. Et il fut réélu à ce mandat en mars 2001. Frappé par la loi sur les cumuls, ce n’est que deux mois plus tard qu’il officialisa son choix. Une élection partielle eu donc lieu en juin 2001 à l’issue de laquelle je fus élu. A cette époque, un seul conseiller était élu par canton. Depuis la loi NOTRe, c’est un binôme mixte homme / femme. (Note: Louis Guédon fut député de mars 1993 au 17 juin 2012, et Maire de 1980 au 4 avril 2014).
LRS: Vous avez été élu donc pour quatre mandats, et à chaque fois au 2ème tour. Quels étaient vos adversaires politiques lors de l’élection ?
GF: Les Sables d’Olonne et le Château d’Olonne étaient marqués à droite; par contre Olonne-sur-Mer a été longtemps influencée par un mouvement de vieille tradition radical socialiste.
En juin 2001, j’ai remporté l’élection face à Thierry Puel (PS) qui était adjoint de M. Grelaud à Olonne avec 60,92% des voix; en juin 2004, face à Jacques Masson (Div. Gauche) qui était conseiller municipal aux Sables, avec 56,27% des voix; en mars 2011, face à Laurent Akriche (EEVerts) avec 61,61% des voix; et en mars 2015, en binôme Faugeron/ Pineau face au Front national représenté par Francis Carrey et Corinne Gô-Léonard, avec 71,30% des voix.
LRS: Vous vous êtes penché sur les longévités des titulaires de ce mandat. Qu’en est-il ?
GF: Dans ce canton des Sables d’Olonne, qui existe depuis la révolution* mais avec des variations, je suis celui qui a eu la plus grande longévité, devant Victor Petiteau qui a été élu durant 16 ans, de 1857 à 1871, et de 1883 à 1885, date à laquelle il est décédé. Egalement 16 années, Charles Rousseau, député-maire des Sables d’Olonne, élu au Conseil général de 1945 à 61. En 4ème position se trouve Pierre Mauger qui a fait deux mandats non consécutifs de 1967 à 73, et de 1985 à 92.
(* Note de la Revue: les cantons ont été créés par le décret particulier du 26 janvier 1790, annulés par la loi du 26 juin 1793, et recréés par la Constitution du 5 fructidor de l’an III – 22 août 1795 -. En 1790, la Vendée comptait 58 cantons, puis 29 en 1801. En 2014, la création des binômes fait passer la Vendée de 31 à 17 cantons. Jusqu’au décret du 25 février 2014 – loi NOTRe – il y a avait un(e) seul(e) conseiller(e) général(e) par canton, et non un binôme mixte comme aujourd’hui).
LRS: Expliquez-nous les raisons de ces changements de superficie et les modifications apportées par la loi NOTRe.
GF: Le canton des Sables d’Olonne était le plus peuplé de Vendée avec 6 communes (le 2 août 1973, celui de La Roche-sur-Yon fut coupé en deux: La Roche 1, La Roche 2). Le canton des Sables d’Olonne n’a jamais été coupé en deux cantons. Avant la réforme territoriale du 25 février 2014, le canton des Sables d’Olonne était composé de 6 communes: Château d’Olonne, L’île d’Olonne, Olonne-sur-Mer, Les Sables d’Olonne, Sainte-Foy, et Vairé.
L’objectif de loi NOTRe était d’équilibrer la population de chacun des cantons afin que sa population soit d’environ 40 à 45.000 habitants. Mais en Vendée, il y avait beaucoup de cantons avec moins de 10.000 habitants.
Il a donc fallu, par la force des choses, contraindre un certain nombre de cantons à fusionner. Par exemple, le canton de Noirmoutier a été obligé de fusionner avec celui de Beauvoir et celui de St-Jean-de-Monts.
Pour les mêmes raisons, le canton des Sables d’Olonne a perdu trois communes – Ile d’Olonne, Sainte-Foy et Vairé – pour permettre au Canton de Talmont-St-Hilaire – désormais tellement vaste en raison de ce choix – de rééquilibrer sa population. Il a aussi englobé le canton de La Mothe-Achard. C’est la gauche qui est à l’origine de ce redécoupage et qui, en scindant notre canton a fait sortir – sur le plan cantonnal – l’Ile d’Olonne du Pays des Olonnes…!
LRS: Des cantons de 40 à 45.000 habitants, mais il y a quand même des spécificités…
GF: La première c’est que le canton des Sables d’Olonne ayant perdu trois communes, il ne lui en restait que trois. Or celles-ci – Les Sables d’Olonne, Olonne-sur-Mer et Château d’Olonne – ont fusionné. Ce qui fait que le canton des Sables n’est aujourd’hui composé qu’une d’une seule ville, la ville nouvelle des Sables d’Olonne.
La deuxième, c’est qu’en Vendée il n’y a plus que deux cantons composé d’une seule commune: Les Sables, on vient de le voir, et l’Ile d’Yeu.
Le canton formé par l’Ile d’Yeu comprend 5000 habitants et celui des Sables d’Olonne près de 50.000 habitants…! Et chacun de ces cantons a le même nombre de voix au Conseil départemental, deux. La Loi NOTRe n’a pas pu faire de miracles partout en terme d’équilibre. L’Ile d’Yeu est bien sûr une exception.
LRS: On aurait peut-être pu envisager des représentations insulaires. Un canton entre l’Ile d’Yeu et Noirmoutier avec un conseiller pour chaque île ?
GF: Quand on est insulaire, on aime particulièrement son île. Etre représenté avec une autre île n’est pas si évident… et les relations entre îles, pas forcément dans ce cas précis, ne sont pas toujours faciles.
L’Ile d’Yeu et Noirmoutier vont avoir des sujets délicats à traiter entre elles, notamment la gestion et l’entretien des éoliennes offshore quand celles-ci seront achevées.
En tout cas, l’Ile de Noirmoutier n’a pas pu bénéficier de la même exception que l’Ile d’Yeu puisqu’elle a dû fusionner avec deux autres cantons, montrant que son caractère insulaire était moins prégnant du fait de l’existence de son pont. L’Ile d’Yeu conserve l’immense handicap de la traversée et du transport – uniquement par bateau et par hélicoptère – notamment quand la mer est mauvaise ou par grand vent.
LRS: Vous aimez à dire que vous avez été dernier conseiller général (seul) puis premier conseiller départemental (en binôme), la modification résultant de la loi NOTRe. Mais en Vendée vous n’êtes pas le seul dans ce cas ? Puisqu’on en est à la loi NOTRe qu’avez-vous à nous préciser sur ces changements notamment en matière de binôme ?
GF: C’est exact, c’est le cas aussi de François Bon, de Marcel Gauducheau et de quelques autres collègues.
La loi NOTRe a des côtes intéressants et d’autres beaucoup moins. Le rédécoupage des cantons est quelque chose de contestable en soi, et qui d’ailleurs a bien souvent été contesté.
Pour la représentation, la loi NOTRe visait en premier lieu la parité: un binôme avec un homme et une femme. Il faut donc se mettre d’accord sur le fonctionnement du canton.
Pour ce qui me concerne, cela s’est très bien passé avec Florence Pineau avec qui je me suis très bien entendu. Je la connaissais depuis longtemps car je présidais le syndicat mixte des Marais dont le siège était à la Mairie d’Olonne, commune dont elle fut conseiller municipal puis Maire.
Pour notre répartition des tâches, elle a souhaité suivre le domaine social puisque ce fut à l’origine son milieu professionnel. Et comme elle était très proche du milieu de la pêche – son mari décédé possédait les deux plus gros bateaux de pêche du port – je lui ai donc transmis la présidence du Conseil portuaire. Cela lui a donné très vite une expérience qui l’a amenée à, notamment, créer l’Association des femmes de marins dont elle est toujours présidente. Quant à moi, j’ai traité les dossiers concernant la culture et la partie éducative: l’enseignement supérieur, les collèges de notre canton – 3 publics et 2 privés.
LRS: Alors, justement, vous aviez la partie éducative car vous aviez une expérience en la matière puisque vous avez été enseignant.
GF: J’ai toujours enseigné les lettres classiques, le latin et le grec, dans le secondaire et le supérieur. J’ai passé 15 ans à l’ICES* où j’ai créé au bout de quelques années la section de lettres classiques avec latin et grec. Cette section a existé durant vingt ans.
(* ICES: L’Institut catholique de Vendée, établissement d’enseignement supérieur privé, a été créé en 1990. Il est situé à La Roche-sur-Yon).
LRS: Comment évoluent l’apprentissage de ces langues ? Et êtes-vous allé souvent en Italie et en Grèce ?
GF: L’anglais s’immisce partout… Mais il y a des pays, curieusement comme la Finlande, qui ont réussi à faire aimer le latin presque comme une langue vivante, avec de nombreux cours dédiés. Le grec ancien n’a plus grand chose à voir avec le grec moderne. Celui-ci plonge dans le grec ancien pour ses racines, en revanche la grammaire, les conjugaisons, les accords, ont été très influencés par le turc. Il ne faut pas oublier pour comprendre ces influences que l’Empire ottoman a occupé pendant des siècles la Grèce.
Je suis allé un certain nombre de fois en Italie et en Grèce. Cela dit je ne connais pas toute la Grèce; je suis allé plusieurs fois à Athènes, et dans ce qui était alors la Grèce d’Asie. Dans les îles de la région d’Halicarnasse et un peu plus bas dans l’île de Rhodes, ainsi que dans les îles entre ces deux points géographiques, les dodécanèses.
En revanche, je ne suis jamais allé en Crète.
Pour l’Italie, je suis allé à Rome, bien sûr, ainsi que dans les régions qui sont archéologiquement très riches: Pompéi et Herculanum (près du Vésuve).
J’ai beaucoup apprécié la découverte des volcans, l’Etna en Sicile, et celui de Stromboli. La Sicile a aussi des sites merveilleux pour l’Antiquité, comme celui de Syracuse.
LRS: Revenons au Conseil départemental. Certes vous avez traité les dossiers des collèges du cantons, et effectué un suivi de l’enseignement supérieur pour le département. Mais après vingt ans au sein de ce conseil et grâce à de nombreux contacts, vous êtes un témoin idéal pour nous éclairer sur le rôle et les actions de ce département de la Vendée et aussi, car leur rôle fut essentiel, sur ceux qui l’ont dirigé.
Premier point, parlez-nous un peu de son rôle.
GF: Ce rôle a été considérable et en 20 ans notre canton a connu une grande métamorphose.
Je vais donner quelques exemples:
– pour la première partie du Boulevard du Vendée Globe, c’est la Communauté de Communes du Pays des Olonnes qui avait financé du rond-point de Géant Casino jusqu’au rond-point de La Vannerie. Mais pour la suite, la pénétrante le long de la Chnoue, entre La Vannerie et Port Olona, c’est le département qui a largement participé, notamment pour les giratoires.
– le contournement complet routier du Pays des Olonnes en 2 x 2 voies a été entièrement financé par le Conseil départemental de la Vendée: avec un premier contournement, celui du Château d’Olonne, et la deuxième tranche avec le contournement d’Olonne-sur-Mer.
– pour ce qui est du ferroviaire qui était du domaine de l’Etat – qui est de plus en plus chiche alors que ce sont ses prérogatives – le département a beaucoup financé pour mettre en place le TGV tracté et la nécessaire réfection de la voie ferroviaire entre Les Sables d’Olonne et Nantes. Qu’aurions nous fait sans ce TGV…
– qu’aurait été le port des Sables, 5ème port de pêche français, sans son engin de levage de 500 tonnes… Et pour celui-ci, il a été nécessaire de refaire et d’agrandir un terre-plein solide (il existait une cale devant les chantiers de construction de La Cabaude) dont les travaux ont été financés par le Conseil départemental. L’engin de levage lui-même a été pris en charge par un financement croisé, fonds européens, Région des Pays de la Loire et département de la Vendée. Et des travaux d’assainissement et la voirie ont été nécessaires sur la Cabaude, avec des financements de la CCI, de la Ville mais aussi du département.
-qu’aurait été La Chaume sans la passerelle qui va jusqu’au bout de la grande jetée. C’est ce que j’ai connu durant mon enfance puisqu’en 1944 – les 27 et 28 août -, les Allemands en partant ont fait sauté la passerelle. Il ne restait plus que les piles d’une passerelle déchiquetée. Cette passerelle, pendant longtemps n’a pas été reconstruite. Elle l’a été depuis lors et reconsolidée ces dernières années, les travaus ayant été payés à 50% par la Ville et 50% par le département. Et récemment ce sont les travaux de l’extrêmité de la grande jetée et de son phare qui ont été financés en grande partie par le département.
– et à l’arrière de la petite jetée, il a fallu consolider les piles. Ces travaux ont été payés à 100% par le Conseil départemental.
– le département a aussi effectué en 2011 des travaux très importants sur la porte-écluse du bassin du port de commerce qui ne fonctionnait plus correctement.
– et lorsque le quai de la Jauge s’est écroulé au pied de la Cavac, il a fallu réaliser des travaux qui, là aussi, ont été financés par le département à 100%.
Grâce à tous ces travaux, notre canton et donc Les Sables d’Olonne a connu un rayonnement économique et touristique.
LRS: On voit, à cette liste, que le rôle du département ne se limite pas à un rôle social comme on l’entend trop souvent. Gestion des ports, collèges, solidarité, voirie, culture, protection de l’environnement et des espaces naturels, sécurité incendie etc… sont d’autres secteurs dans lesquels il agit.
Alors justement sur le social, donnez-nous quelques détails.
GF: La loi NOTRe a donné une compétence quasi générale aux départements pour le domaine social. Toutes les actions sociales du département, pour toute la Vendée, bénéficiait bien sûr aussi à notre canton: aide départementale personnalisée à l’autonomie (ADPA); aides au handicap, aides aux mineurs non accompagnés (de plus en plus nombreux). Notons que le nouveau centre d’action sociale, qui était rue des Religieuses (en location par le département), est en cours de finalisation dans le secteur de l’hôpital.
Le domaine social est devenu très vaste et il est d’ailleurs devenu le plus gros budget du département (NDLR: + de 50%).
LRS: Quelle a été la politique en matière de collèges ?
GF: Dans notre canton, nous avons 5 collèges: 3 publics et 2 privés.
Le Collège Pierre Mauger (ex du Centre), Le Collège Paul Langevin à Olonne-sur-Mer, et le Collège Jean Monnet au Château d’Olonne, pour les collèges publics.
Et les privés sont l’Amiral du Vignaux au Château d’Olonne, et Notre-Dame de Bourgenay aux Sables d’Olonne (cours Dupont).
(NDLR: les lycées relèvent de la compétence de la Région des Pays de la Loire et non du département, c’est le cas par exemple pour le Lycée Ste-Marie du Port et le Lycée Savary de Mauléon).
Le département de la Vendée a mené une poltique ambitieuse en matière de collège avec des constructions mais aussi de nombreuses rénovations afin de mettre à disposition des élèves des équipements adaptés.
Pour ce qui concerne notre canton, toute la partie du collège Pierre Mauger qui fait face au jardin a été refaite grâce à des financements du département. Les anciens bâtiments situés rue du Mal Leclerc existent toujours.
Récemment, il y a eu aussi la rénovation, réalisée entre 2017 et 2019, du Collège Paul Langevin: ont été réalisés un nouveau pôle administratif de 800 m2 et les ateliers des classes SEGPA pour les élèves handicapés, pour un total de 7,5 millions d’€ payé par le département (NDLR: un collège neuf coûte environ 15 millions d’€).
Pour les collèges privés, tout ce qui concerne les travaux, la construction, l’entretien, relève de la direction diocésaine en Vendée.
LRS: Des financements sont toutefois attribués pour des raisons d’équité entre les élèves, même si c’est contesté par des courants laïcs.
GF: Un Plan important a été lancé our que les collégiens puissent bénéficier des outils pédagogiques du 21ème siècle. Il s’agissait du « Plan Vendée Collèges Numériques ».
Le département a mis les mêmes aides pour ce Plan, que ce soit pour les collèges publics et ceux qui sont privés. Il s’agissait de financer des ordinateurs et des tableaux numériques, et le département de la Vendée a souhaité mettre tous les enfants sur un même pied d’égalité.
LRS: En matière de collège, un dossier a été difficile à traiter, c’est la demande de Talmont-St-Hilaire d’obtenir un collège. Finalement le maire Maxence de Rugy a pu obtenir cette réalisation.
Vous avez eu la responsbailité de tous les collèges de Vendée pendant 15 ans. Quel était votre position sur le sujet ?
GF: Certains ont pu connaître des périodes où la création de collèges pouvait être décidée de manière un peu autocratique même s’il faut reconnaître que des besoins se faisaient sentir.
A l’époque où les discussions ont commencé sur le projet du collège de Talmont, tout était étudié de près afin d’établir un vrai tableau de bord comportant les besoins, la proximité des autres établissements, les évolutions démographiques, les perspectives.
Il y avait pour Talmont des points positifs et d’autres négatifs, comme pour tous les autres projets.
Talmont-St-Hilaire, c’est environ 7500 habitants. Avec les pourtours on n’atteint que 9000 habitants, ce qui ne paraissait pas énorme à certains.
Dans les environs, il y avait le Collège Paul Langevin (Les Sables d’Olonne, quartier d’Olonne), ainsi que le Collège Jean Monnet (Les Sables d’Olonne, quartier du Château d’Olonne), et venait d’être construit un collège neuf à La Mothe-Achard. De l’autre côté, il y a le Collège de Moutiers-les-Mauxfaits, qui est un collège important et qui a des capacités d’extension.
L’aspect démographique était loin d’être négligeable pour finaliser la décision. Est toujourds étudiée la démographie présente mais aussi celle à venir.
On a pu constater qu’il y a moins d’élèves dans les écoles maternelles par rapport à ces dix ou quinze dernières années. Et on sait qu’actuellement la population est plutôt en décroissance dans nos territoires; en tout cas on est loin des chiffres de prospective envisagés mettant en avant une ruée vers le littoral.
Du côté de l’Académie, on voyait forcément d’un mauvais oeil les répercussions négatives – une baisse des effectifs – pour les collèges cités plus haut, à l’ouverture.
Et un collège neuf ça coûte au moins 15 millions d’euros et, même si les enseignants sont payés par l’Etat, le département a à sa charge l’entretien et les rénovations. Or, on l’a vu plus haut, le département n’a plus les budgets d’autrefois.
Le canton de Talmont avait lui comme argument de dire qu’il était le seul canton à ne pas avoir de collège ! Ce qui était vrai jusqu’à la construction du collège de La Mothe-Achard qui est dans le canton de Talmont.
Un des points forts de Talmont, c’est la proximité de toutes les installations sportives et culturelles à côté du futur collège.
Autre élément, certes les enfants sont moins nombreux, mais comme les maires développent des politiques de lotissement assez importantes, cela peut avoir assez rapidement des répercussions démographiques.
Enfin, des associations de parents d’élèves étaient très demandeurs. La décision d’un nouveau collège fut enfin prise, à la grande satisfaction des habitants du Talmondais.
LRS: Et le terrain était offert par la commune pour l’euro symbolique. Il faut reconnaître aussi que le canton de Talmont est très étendu. Il y avait aussi un autre argument qui est loin d’être négligeable et auquel j’étais très sensible, c’est celui de la durée des transports avec des enfants qui enduraient 1h15 le matin et la même durée, bien sûr, le soir soit 2 heures et demi par jour de transport ! Ceux qui pourront bénéficier du futur collège n’auront pas ces désagréments.
GF: Ces transports sont liés à la carte scolaire. Et ce n’est pas le département qui la détermine mais l’Inspection académique. Certains enfants peuvent avoir de longs trajets à cause de cette acrte scolaire. Prenons un exemple: le collège Pierre Mauger (ex-collège du Centre) avait tendance, il y a quelques années, à se dépeupler car il y avait de moins en moins d’enfants en provenance de La Chaume. Du coup, la carte scolaire avait rpévu que les enfants de Ste-Foy viennent à ce Collège du Centre qui était relativement éloigné.
Avec le département, nous avions mis en place des circuits très adaptés malgré cette carte scolaire. Tellement adaptés que ça en était très coûteux car on avait multiplié les arrêts afin que les enfants ne soient pas trop éloignés des points d’arrêt. Mais désormais les transports sont passés à la Région; on ne peut pas dire que ce soit à la satisfaction des Vendéens en raison des restrictions budgétaires.
LRS: Racontez-nous vos débuts au Conseil général en 2001.
GF: Quand j’ai été élu en 2001 comme Conseiller général, on m’a mis sans choix préalable, comme pour tous les bizuths, dans la Commission des Finances. C’était une sorte de règle. De ce fait, on ne pouvait pas faire partie d’une autre commission afin d’éviter d’être juge et partie dans les décisions financières. Ce n’est qu’avec de l’ancienneté que l’on pouvait demander à faire partie d’une autre commission. C’est Bruno Retailleau qui était alors le président de la Commission des Finances, et j’ai pris la vice-présidence à la suite du décès de Pierre Geay en 2013 (maire de Saint-Sulpice-le-Verdon et conseiller général de Rocheservière).
Ayant été président de la commission culturelle aux Sables d’Olonne (NDLR: Gérard Faugeron a été élu au Conseil municipal des Sables en 1983, le fut pendant 31 ans et 6 mandats), j’ai donc demander à passer dans cette Commission culture au sein du département (NDLR: il s’agissait en fait de la Commission des actions éducatives, culturelles, sportives et de coopération internationale). Le président en était alors Dominique Souchet et le vice-président était François Bon. Dominique Souchet, qui était Conseiller des Affaires étrangères, fut en poste à Pékin, Washington et Moscou.
LRS: Sous quelles présidences ?
GF: J’ai connu 3 présidents: Philippe de Villiers, Bruno Retailleau, Yves Auvinet. Deux mandats, de 2001 à 2010 sous la présidence de Philippe de Villiers (NDLR: qui fut président de 1988 à 2010).
Je suis resté quelque temps sous le mandat de président de Bruno Retailleau (NDLR: de 2010 à 2015), quelques années puisqu’il est passé ensuite à la Région des Pays de la Loire.
Et le dernier sous Yves Auvinet (2015-2021). Yves Auvinet a introduit une réforme des commissions. Les collèges sont passés de la Commission culture à celle des travaux puisque la plus grosse partie des dépenses de collèges étaient des travaux de construction et d’entretien. J’ai préféré rester à la culture qui comprenait aussi le sport – avec Marcel Gauducheau en tant que président – , et j’ai laissé la direction des collèges. Mais j’ai conservé une sorte de délégation pour l’enseignement supérieur que je connais bien.
LRS: Dominique Souchet a effectué un sacré parcours scolaire, politique et diplomatique (NDLR: ancien de Sciences-Po et de l’ENA, il fut vice-président du MPF, le parti de Philippe de Villiers. Conseiller des Affaires étrangères, fut en poste à Pékin, Washington et Moscou. En 1992, il sera directeur des Relations internationales du Conseil général de la Vendée. Député européen en 1994 chargé de la Pêche. En 2001, il est élu Conseiller général de Vendée, canton de Luçon, la même année que Gérard Faugeron. Il fut aussi maire de Luçon et député de Vendée).
Et puis un jour, c’est la fracture…
GF: Dominique Souchet avait pris le soutien de Philippe de Villiers lors du conflit avec Bruno Retailleau. Il a donc été prié de laisser la présidence de sa commission, et c’est François Bon qui est devenu le président de la Commission Culture. J’en fus le vice-président avec la responsabilité de tous les collèges. Ce fut un gros travail nécessitant beaucoup de déplacements pour rencontrer tous les principaux de collèges et le suivi des dossiers comprenant les entretiens et extensions, la prise en compte de certains personnels – agents d’accueil, cuisiniers etc..- désormais agents territoriaux.
LRS: Quand il y a eu cette fracture entre Philippe de Villiers et Bruno Retailleau, où étiez-vous, avec quel mandat et comment avez-vous vécu cela, comment avez-vous réagi ? Notez que ce qui nous intéresse n’est pas du tout l’aspect polémique mais uniquement les éléments historiques.
GF: J’étais Conseiller général, Philippe de Villiers était alors le président du Conseil général (NDLR: Prés. Conseil général du 3 octobre 1988 au 31 octobre 2010).
La naissance du conflit s’est produite lors d’une Commission permanente lorsqu’un des conseillers généraux a pris l’initiative de dire à Philippe de Villiers qu’il n’était pas du tout d’accord avec lui sur l’un des dossiers. Personne n’avait jamais faire ça; j’étais sidéré. Le ton a été sec. Il y a eu un silence complet, on a entendu les mouches voler. Ensuite, tout s’est envenimé très vite.
LRS: Avec la fameuse proposition de Nicolas Sarkozy à Bruno Retailleau d’entrer dans le Gouvernement…
FG: Un certain nombre des Conseillers généraux considérait comme un honneur pour la Vendée que Bruno Retailleau soit pressenti par Sarkozy pour entrer au Gouvernement. Philippe de Villiers – qui a beaucoup apporté à l’élève doué Bruno Retailleau à ses débuts – ne l’entendait pas ainsi. C’était sa position.
Il y a même eu une deuxième proposition de Nicolas Sarkozy, mais ce fut un véto de la part de Philippe de Villiers. Nicolas Sarkozy aurait alors dit qu’il ne pouvait s’opposer à Philippe de Villiers qui, avec son Puy du Fou, était une « marque », sans compter le reste… Bruno Retailleau n’a alors pas pu entrer au Gouvernement.
LRS: Ce conflit a dû en mettre certains dans des positions inconfortables. Parfois dans une certaine tristesse?
GF: Moi-même j’étais assez malheureux. La grande majorité des Conseillers généraux étaient très en phase sur le plan culturel avec ce qu’avait réalisé Philippe de Villiers, très reconnaissants et respectueux pour ce qu’il avait fait pour la Vendée. Mais ils appréciaient aussi beaucoup Bruno Retailleau et, surtout, estimant que Bruno Retailleau ne méritait pas ce qui lui arrivait, décidèrent de le soutenir, même s’ils ne souhaitaient pas rompre personnellement avec Philippe de Villiers.
LRS: Une situation inextricable…
GF: Un énorme respect pour l’un, une grande tristesse pour l’autre.
Mais les temps évoluaient, la situation avait changé…. L’un a fini par monter à l’offensive, l’autre s’est senti menacé, ce qui fait qu’aucune solution n’était possible; en effet, inextricable.
Alors qu’on avait la chance en Vendée d’avoir le binôme le plus envié en France ! Deux personnalités très innovantes, avec des idées et de l’intelligence.
LRS: Vous êtes donc resté vingt ans Conseiller général et avez donc côtoyé trois présidents. Vous dites que vous avez gardé beaucoup de tendresse pour chacun des trois, mais pour des raisons différentes. Votre témoignage est important, historiquement. Parlez-nous de ces trois personnalités, quelles étaient-elles, quelle était leur personnalité, leur tempérament ?
GF: Tous les 3 ont des points communs, ce sont de gros travailleurs, l’ont toujours été et le sont encore. Ils aiment tous les trois profondément la Vendée. La Vendée est dans leur ADN. Ils ont tous de grandes qualités mais différentes.
*Philippe de Villiers.
Il a été Secrétaire d’Etat à la Culture durant 16 mois (NDLR: mars 1986 à fin juin 1987 dans le Gouvernement de Jacques Chirac, sous la cohabitation avec le président François Mitterrand). Il était sous-Préfet quand il lança le projet du Puy du Fou. C’est un homme de culture, avec de grandes connaissances en histoire, et une belle culture littéraire. Lors des débuts du Puy du Fou, il faisait preuve d’une grande créativité, il réalisait tout lui-même; par exemple, pour les Mousquetaires du Roi, il a tout fait lui-même, les dessins, les décors, il a rédigé les dialoges en alexandrins !
Philippe de Villiers avait aussi l’art et le sens de la communication. Il l’utilisa beaucoup quand il fut à la tête du département à une époque où celui-ci en avait les moyens financiers. Il a développé une politique de communication dans tous les domaines en s’appuyant sur des réalisations comme aux Lucs-sur-Boulogne, avec l’Historial de la Vendée, puis le Vendéspace etc….
C’était un fonceur, cela faisait partie de sa personnalité. Et quand il le fallait, il était capable de brusquer une administration, de taper dans la fourmillère pour obtenir ce qu’il voulait. Il n’y aurait pas un km d’autoroute en Vendée s’il n’avait pas été là, notamment pour les premiers km d’autoroute au nord de La Roche-sur-Yon. Dans ces situations il savait oublier d’être diplomate… jusqu’à en être parfois intransigeant.
Alors que certains s’intéressent à des sujets très variés, Philippe de Villiers a des sujets de prédilections comme l’histoire, la littérature, la musique. Il adore la musique. Je me souviens que lorsqu’il a inauguré le Collège Alexandre Soljenitsyne à Aizenay, il a fait venir son fils – Ignat – qui vit aux Etats-Unis et est un très grand musicien, pianiste et directeur d’orchestre – , qui a alors interprété plusieurs morceaux dans la salle de musique du Collège.
Philippe de Villiers est très brillant dans de nombreux domaines et, à une tribune, il sait séduire le public.
*Bruno Retailleau.
Il a fait des débuts très précoces. Le début de sa carrière a été facilitée par la confiance et l’aide que lui a apporté Philippe de Villiers. Bruno Retailleau a des qualités énormes, il est intelligent et très doué pour de nombreuses choses. Il a des connaissances élargies dans des domaines très vastes: sur le plan scientifique, technique, littéraire etc…. Il a toujours été passionné par le domaine du digital et du numérique, et bien sûr le très haut-débit qu’il a souhaité diffuser dans toute la Vendée pour des raisons stratégiques (NDLR: le poste au Gouvernement qu’il aurait pu occuper sous Nicolas Sarkozy concernait le numérique).
Il est moins fondamentalement installé dans la culture et la communication que ne l’est Philippe de Villiers. Il a appris le piano qu’il joue admirablement bien, et a pratiqué le nautisme et l’équitation, cette dernière activité notamment dans les spectacles du Puy du Fou à leurs débuts.
C’est un très gros travailleur, qui travaille beaucoup sur les dossiers et projets jusqu’à être capable de les faire valoir à merveille. Il impressionne en étant capable, sur des sujets très variés, de faire des discours – construits, intelligents, argumentés – sans aucune note. Son discours peut être très séducteur, et il saura – plus que d’autres – être diplomate quand c’est nécessaire.
*Yves Auvinet.
C’est un homme de terrain, qui vient d’une famille nombreuse et modeste. Il en tire des qualités essentielles: la simplicité, la capacité à rester lui-même.
D’une intelligence réelle, il possède une rare qualité en politique, celle de la franchise. Son souhait de faire l’unanimité – et donc d’avoir de bonnes relations avec tous les élus vendéens – ne l’empêchait pas de savoir dire non quand c’était nécessaire. Il avait un très grand sens du contact, ce qui l’a amené à devenir président de l’Association des Maires de Vendée.
Par contre, à la différence de Philippe de Villiers ou Bruno Retailleau, il n’a jamais été un tribun. Il réunissait d’autres qualités, celle d’être un homme honnête, sérieux, courageux et travailleur.
A la tête du Conseil départemental de la Vendée, il a eu un immense mérite, celui de le gérer avec une enveloppe financière qui n’avait rien à voir avec celle qu’ont connu ses prédécesseurs.
LRS: Vous nous parlez beaucoup des grandes réalisations du département. Mais il y a bien eu des échecs, aussi ?
GF: Il y a eu une époque où le département avait une volonté de développer les relations internationales. Une Commission s’occupait de ce thème. Plusieurs voyages ont d’ailleurs été organisés, à Madagascar, au Bénin, au Canada etc.. La coopération était un sujet passionnant auquel je m’intéressais. Nous participions ainsi à des aides en faveur des pays en voie de développement. Il y avait eu le thème de l’eau avec des aides pour des stations d’épuration au Maroc, puis le Canada pour des échanges sur l’expérience des chefs d’entreprises, le Bénin auquel nous apportions des aides à l’éducation et à la santé (pour une école primaire, une maternité etc…). Il y a eu aussi récemment la Moldavie.
Si le Vendée Globe a eu un succès considérable, un autre projet nautique n’a pas eu le même résultat: c’est la course St-Gilles-Croix-de-Vie / St-Pétersbourg. Des conseillers généraux s’étaient là aussi rendus sur place. Mais la Course a coûté 3 millions d’€ et ce fut un énorme flop ! Il n’y a donc eu qu’une seule édition….! Une de trop…
LRS: Une anecdote…
GF: Un changement de nom avait été prévu pour l’Ecole du Centre des Sables d’Olonne. Je m’occupais des collèges et en tant que membre du Conseil d’administration j’avais proposé le nom de Collège Mal Leclerc puisque son adresse était située rue du Mal Leclerc. Mais certains membres, pour des raisons idéologiques, ne souhaitaient pas le nom d’un militaire.
Philippe de Villiers, président du Conseil général, proposa alors le nom de Pierre Mauger. En effet, si celui-ci avait été député-maire des Sables d’Olonne, il était aussi ancien résistant et déporté, et avait été le proche collaborateur du célèbre résistant le Colonel Rémy.
Mais des enseignants s’étaient offusqués de ce choix, pour des raisons là aussi idéologiques. Pierre Mauger était de droite et très impliqué dans les mouvements gaullistes.
Beaucoup avaient boycotté la cérémonie d’inauguration que présidait Philippe de Villiers, ce qui amena celui-ci dans une colère noir, à déclarer: « Si ce collège ne s’était pas appelé Pierre Mauger mais Pol Pot*, il y aurait eu beaucoup plus de monde à l’inauguration ! ».
(* Pol Pot: chef des Khmers rouges et du parti communiste cambodgien).
LRS: Revenons plus précisément au canton des Sables d’Olonne. Quelles actions remarquables du département sur votre canton vous viennent à l’esprit ?
GF: Dans le cadre de la protection de l’environnement, je noterai le développement des pistes cyclables, dont la Vendée s’honore d’être le premier département de France. Le département a lancé ce beau projet pour faciliter les liaisons douces et la découverte des paysages à travers les marais et les forêts.
Autre point dont on ne parle jamais: c’est le département qui a fait l’acquisition à la Paracou d’environ 90 hectares de dunes pour les rendre inaliénables et inconstructibles. Une décision remarquable sur le plan écologique et de protection de la nature.
Dans tous les domaines dont il a les prérogatives, le département a agi avec bon escient, et en apportant des aides adaptées.
LRS: Personne ne nie que le département de la Vendée ait financé beaucoup de choses. Par contre beaucoup de gens ne le savent pas car ils sont éloignés des pouvoirs de décision.
Dans les sphères du département, on entend souvent des remarques sur les baisses de ressources de la part de l’Etat et sur de nouvelles contraintes soit non financées soit dont les financements par l’Etat ne sont plus en phase avec les besoins.
GF: Les ressources du département ne sont plus ce qu’elles ont été, sans compter – comme vous le dites – des obligations transférées sans véritable contrepartie.
L’Etat décentralise et apporte des financements en contrepartie. Mais si celles-ci n’évoluent pas de concert avec les besoins et/ou les évolutions démographiques, l’équilibre est rompu. Ce que les finances du département ne peuvent supporter. Notamment dans le domaine social où tout prend une expansion considérable.
LRS: En matière économique, parlez-nous des Vendéopôle.
GF: On voulait à l’époque lancer un Vendéopôle au Château d’Olonne sur 50 hectares, mais ce fut très compliqué à mettre en place. D’abord, il fallait trouver un territoire; aux Sables d’Olonne, il n’y avait pas de place; à Olonne-sur-Mer, la couleur politique du maire socialiste ne facilitait pas les choses. Ensuite, il y avait des propriétaires qui ne souhaitaient pas vendre ce qui a entraîné des procédures judiciaires. Pour ne rien arranger, il y avait des espaces humides. Et puis Saint-Mathurin comme Talmont-St-Hilaire souhaitaient qu’il soit installé sur leur territoire. Il a fallu négocier et finalement c’est un Vendéeopôle bicéphale qui devait se créer avec une partie au Château et l’autre à Talmont. Tous les problèmes à peu près réglés – avant la commercialisation – tout s’est arrêté pour le département car la loi NOTRe a transféré la compétences économique aux Régions !
LRS: Certains commencent à trouver que le tourisme devient excessif voire même étouffant sur le littoral sablais. Quelle est votre position ?Il faut faire attention au maintien de la qualité de vie. Si la population grandit trop vite, on va être confronté aux problèmes de circulation et surtout de stationnement. Il faut trouver un juste équilibre en matière d’urbanisme et d’expansion démographique. Il y a des changements de comportements. Avant, la saison touristique concernait essentiellement la saison estivale; maintenant, beaucoup de gens viennent durant toutes les vacances scolaires et souvent les week-ends ensoleillés. Ça facilite et élargit l’activité économique, souvent trop saisonnière, mais la pression est plus grande.Heureusement, le territoire bénéfice de belles étendues d’espaces verts, de forêts, de marais. Il n’y a pas de risque car ces zones sont protégées.
Mandats de Gérard Faugeron aux Sables d’Olonne
LRS: En matière d’équipements, il semble que l’on soit en retard… en salles de sport, en logements….
GF: Il y a désormais beaucoup d’équipements dans des villes vendéennes et Les Sables d’Olonne reste une des rares à ne plus avoir d’équipements adaptés alors que la Ville atteint presque 50.000 habitants et qu’on doit aussi tenir compte des besoins de l’Agglomération. Je suis allé, par exemple, voir la salle de Challans qui peut réunir 1500 personnes lors d’un match de basket. C’est remarquable. Aux Sables d’Olonne, on est obligé de s’appuyer sur une vieille dame, refaite et reliftée, la Salle Beauséjour, ou sur de vieux gymnases sans chauffage ! Ce n’est plus possible, même si ça doit déplaire à certains qui veulent toujours exagérer les choses en parlant de folie des grandeurs dès qu’il s’agit de fournir des équipements nécessaires.
En matière de logements, il y a eu des évolutions. Les prix ont fortement monté et ça continue car une frange de touristes, parisienne, se voit passant sa retraite aux Sables d’Olonne pour profiter de la qualité de vie. Et les prix ne sont pas si dérangeants pour eux car s’ils sont propriétaires en Région parisienne, ils ont ici une maison pour le prix d’un 3 pièces à Paris. Ça leur laisse de la marge.
Le vrai problème, dont tout le monde est conscient, c’est que cette flambée du foncier empêchent les jeunes du crû de pouvoir s’installer dans leur ville de naissance. On le sait mais il n’y a pas beaucoup de solutions même si des opérations sont régulièrement lancées comme le bail solidaire.
LRS: Le Conseil départemental organisait des sessions décentralisées en début de trimestre. C’était l’occasion pour vous de mettre en avant votre territoire. Quand et où ont-elles eu lieu ?
GF: J’ai connu 4 séances décentralisées d’ouvertures de sessions aux Sables d’Olonne.
La première a eu lieu aux Atlantes en septembre 2003 (j’étais conseiller depuis 2001), Philippe de Villiers étant président. Elle fut très suivie par 900 personnes.
La deuxième fois à Olonne-sur-Mer, en novembre 2008, avec Philippe de Villiers comme président.
la troisième en février 2013, aux Atlantes avec Bruno Retailleau.
La 4ème session, en septembre 2019, a eu lieu au Château d’Olonne avec Yves Auvinet comme président, salle Plissonneau.
LRS: Pour finir, quels ont été vos moments les plus heureux lors de ces mandats ?
GF: J’ai eu un énorme plaisir de travailler durant ces 20 ans pour le département de la Vendée.
J’ai eu deux moments forts et de bonheur: le premier, c’est la montée en puissance du Vendée Globe, né en 1989. Le département et le Crédit agricole ont su faire confiance à Philippe Jeantot pour le lancement du Boc Challenge (NDLR: course à étapes de Newport à Newport) qui a précédé le Vendée Globe. Ce fut la première pierre de l’idée collégiale qui a suivi, merveilleuse d’ailleurs, de faire le tour du monde sans escale et sans assitance. A l’époque, certains prenaient Philippe Jeantot pour un joyeux « fou » en raison de la dangérosité de ce tour du monde.
Le deuxième moment heureux, c’est l’achat du Vendée Globe par le département de la Vendée, après les problèmes fiscaux de Philippe Jeantot, ce qui a permis de pérenniser la course.
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter ssablais
Voir ci-dessous:
– extraits de documents électoraux
– extraits des discours des sessions décentralisées aux Sables d’Olonne.
Ils apportent parfois un éclairage politique, et souvent des informations intéressantes sur l’état des projets et réalisations en Vendée et, notamment aux Sables d’Olonne, durant la période couverte par les mandats de Gérard Faugeron.
Extrait d’un Document électoral pour l’élection de 2015
Une terre d’accueil, d’innovation et d’avenir – Ces dernières années, notre canton des Olonnes a été un important contributeur: nos projets économiques, numériques, routiers, ferroviaires, portuaires, environnementaux ont connu des avancées appréciées. La qualité de vie ajoutée des 3 communes belles et tranquilles ne suffit pas à pérenniser l’emploi. A vos deux conseillers d’être, pour nos entreprises, des facilitateurs: en lançant la commercialisation du Vendéopôle littoral au Château d’Olonne; en déployant le nuémrique par l’ouverture d’un data-Center; en dotant les 3 communes, en convention avec l’opérateur Orange, de la fibre optique et du très haut débit; en soutenant nos marins-pêcheurs dans la défense de leur métier et en aidant le fonctionnement de notre Ecole des Métiers de la Mer; en développant des infrastructures portuaires facilitant l’essor de nos entreprises; en facilitant le rayonnement de notre économie touristique.
Un environnement éco-protégé pour nos sites naturels et notre habitat. Ce qui fait la force de notre territoire, c’est notre qualité de vie à laquelle nous tenons et que nous souhaitons préserver. Nos plages, forêts, marais sont sensibles et de plus en plus fréquentés. A nous de maîtriser leur protection et de valoriser notre habitat en favorisant les énergies renouvelables. En protégeant notre trait de côte et en faisant face préventivement aux risques d’inondation des esapces sensibles. En développant toutes formes de circulations douces et sécurisées: pistes cyclables etc…
Une solidarité intergénérationnelle à l’écoute de chacun – Le département est, et restera l’échelon de la solidarité. Avec vous tous, nous entendons: aider nos jeunes dans leur scolarité (extension et réhabilitation du Collège Paul Langevin), dans leur autonomie et leurs études (prêts d’honneur, bourses); participation financière aux voyages scolaires; aider nos familles: point d’accueil et d’écoute, aide à la protection maternelle et infantile, en partenariat avec l’APSH. Dispositifs d’information et d’accompagnement de nos seniors à travers le CLIC du littoral. Création d’un nouveau Centre d’action sociale près du Pôle Santé. Mise en oeuvre de la réinsertion et du suivi personnalisé grâce au revenu de Solidarité active, financé et géré par le département; aider nos concitoyens âgés: au maintien à domicile (téléalarme etc..) et aux services à la personne (repas, transports). Accompagnement de la dépendance, et participation à la création d’une formation des personnels de nos foyers-logements aux soins palliatifs pour les personnes fragilisées en fin de vie; épauler des milliers de bénévoles de nos associations au dynamisme jamais démenti, acteurs de la qualité de vie de notre littoral.
J’ai toujours défendu les valeurs de ma Vendée natale et servi les intérêts de notre Pays des Olonnes. L’expérience aidant, je connais vos attentes et entend bien, avec Florence, ne pas les décevoir. Je suis convaincu qu’avec l’aide du département, même amputé de quelques-unes de ses compétences actuelles, nous pourrons demain, ensemble, relever les défis propres à notre littoral, et préparer l’avenir d’un territoire dont nos enfants et petits-enfants continueront d’être fiers.
Bilan 2011 – 2015
Aménagement du territoire: contournement routier de Talmont, porte d’entrée du Château d’Olonne; signature de 3 contrats d’environnement littoral (CEL) de 2ème génération à Olonne, aux Sables et au Château d’Olonne pour un total de 17 actions d’embellissement de nos communes; réaménagement de la route de Cayola RD 129 suite aux intempéries; travaux portuaires: réfections des piles et dy radier de la petite jetée; aménagement du pont de La Gachère à Olonne pour réaliser le sentier cyclable du littoral; aide financière pluriannuelle au Sundicat mixte du Pays des Olonnes; contournement routier d’Olonne, maillon fort de l’axe Challans / Les Sables.
Domaine social et familial: construction d’une Marpa à Ste-Foy; partenariat avec le Clic du Littoral; travaux d’entretien de nos 3 collèges publics; construction d’un accueil de loisirs à Vairé.
Promotion du Sport et de la Culture: 7ème édition du Vendée Globe, celle de toutes les consécrations: populaire, médiatique, artistique avec le film « En solitaire »; partenariat avec le club de Basket POB, avec le Triathlon, le Tennis-Club et le Centre équestre de Ste-Foy; réalisation d’une nouvelle salle de sports à l’Ile d’Olonne; partenariat pour l’exposition Chaissace-Dubuffet au Musée Ste-Croix; spectacle de Vendée: hommage à Nino Rota au Château.
Projet 2015 – 2021
Un programme porteur d’avenir et de qualité de vie. Nos projets traduisent notre détermination, la compréhension de nos grands enjeux et notre volonté d’anticipation pour servir le développement de notre Pays des Olonnes; sans oublier les attentes de solidarité de nos familles et les événements festifs qui font notre qualité de vie.
Notre essor économique facilité: par l’entretien et l’amélioration de notre réseau routier; par le déploiement de la fibre optique, levier de croissance pour nos entreprises; par les travaux d’assainissement, de voirie et de modernisation de notre espace portuaire; par le lancement de la commercialisation de notre Vendéopôle pour dynamiser l’emploi.
Notre solidarité accrue. Pour nos aînés: partenariat avec le Clic du littoral, Plan de formation des personnels de nos Ehpad aux soins palliatifs pour nos personnes âgées en fin de vie; pour nos jeunes: réhabilitation et extension du collège Paul Langevin, aides aux voyages scolaires, prêts pour nos étudiants, subventions à nos clubs de haut-niveau.
Pour nos familles: construction d’un nouveau centre médico-social près du Pôle-Santé;
Pour nos concitoyens fragilisés dans leurs parcours de vie: aide au handicap et aux personnes en réinsertion.
Un urbanisme maîtrisé et respecteux de notre environnement: en encourageant le développement de lotissements éco-protégés; en promouvant les énergies renouvelables; en aidant le syndicat mixte de nos Marais pour leur gestion et leur entretien et à travers le Programme d’action et de prévention des inondations et le plan de submersion rapide pour les risques encourus; en contribuant à la renaturalisation écologique et paysagère du secteur du Puits d’enfer et en protégeant le site chaumois du Trou Brossard.
Des Loisirs riches en qualité de Vie: aide logistique (car-podium) ou financière à nos associations organisatrice d’événements, de salons, de soirées culturelles, de fêtes populaires; préparation de la 8ème éidtion du Vendée Globe; partenariat avec nos courses ponctuelels (Figaro).
En cours d’élaboration: participation au financement de la médiathèque de La Jarrie et de l’espace aquatique des Plesses.
EXTRAITS DES SESSIONS DÉCENTRALISÉES
LES SABLES D’OLONNE EN SEPTEMBRE 2003 (Président Philippe de Villiers)
La population de notre canton – la plus peuplée des 31 cantons vendéens – est heureuse et fière d’accueillir pour la 1ère fois la séance d’ouverture de la session de septembre du Conseil général.
Avec six communes: Sainte-Foy (maire Christian Villemain), Ile d’Olonne (Albert Talon), Vairé (Alain Taupin), Olonne-sur-Mer (Jean-Yves Grelaud), Château d’Olonne (Jean-Yves Burnaud), Les Sables d’Olonne (Louis Guédon).
Nous avons conscience que la nature nous a gâtés, mais qu’il nous faut savoir gérer ce patrimoine:
– près de 15.000 hectares, plus d’une vingtaine de km de côtes, des criques, des plages, des dunes sauvages dans les crénelures métamorphiques de cette côte dite de lumière, les 1200 hectares de la forêt domaniale d’Olonne, le bois Saint-Jean, propriété du Conservatoire du Littoral jouxtant la baie de Cayola, le joyau fragile des 1400 hectares des marais d’Olonne.
On comprend dès lors la richesse historique de notre sol. Son peuplement ancien sous la pierre de ses mégalithes de Vairé ou d’Olonne, le savoir-faire salicole de nos ancêtres pictons au temps de la romanisation, l’essor des vignobles appelés fiefs vendéens lorsque furent édifiés nos abbayes (Orbestier) ou nos prieurés (Saint-Nicolas de La Chaume).
Même les troupes sarrasines crurent bon, au 8ème siècle, d’établir entre Auzance et Vertonne un camp retranché après la défaite de leur armée principale à Poitiers.
Et la grande saga des Terre-Neuvas du Hâvre d’Olonne aux 17ème et 18ème siècle n’aurait pas eu lieu sans le seul et le vin de tout l’arrière-pays.
Les temps modernes, et particulièrement l’avènement des Conserveries du thon et de la sardine, et celui des Bains de Mer, des Casinos et du Chemin de Fer ont généré aux Sables d’Olonne une concentration urbaine sur un territoire exigu d’à peine 800 hectares, destiné ipso-facto à se densifier et à voir sa valeur foncière augmenter.
Nous connaissons nos forces et nos faiblesses, la prépondérance de notre tertiaire (commerce et services représentant les 3/4 de notre population active: 15.000 emplois environ), alors que 131 entreprises de plus de 10 salariés (dont 8 seulement de plus de 100 se partagent les secteurs des constructions nautiques, du BTP, de la boulangerie, du commerce de grande surface, de l’hôtellerie et de l’édition.
Chacun sait les forts aléas conjoncturels de notre secteur primaire, pêche et activités portuaires, lesquelles font de nous, bon an mal an, le 7ème port de pêche artisanale et le 30ème port de commerce de notre pays.
Nos exploitants et nos éleveurs, de moins en moins nombreux – 74 actuellement en activité pour 5700 hectares de Superficie agricole utilisée (SAU) – continuent comme partout en Vendée de se battre dans l’adversité, confrontés à une organisation foncière imparfaite, à la baisse des prix agricoles et aux exigences environnementales de nos espaces côtiers.
Notre canton a l’échine adossée à l’Atlantique, mais ce n’est pas en soi une fatalité. Ce n’est pas un rayonnement économique amputé de moitié dès lors qu’on sait tirer de l’océan les ressources qu’il nous offre. Des générations de constructeurs, de pêcheurs, de mareyeurs en ont vécu et veulent encore espérer malgré le tangage bruxellois.
De prestigieux chantiers de plaisance tel Aliaura, King Cat, Alubat cher à notre collègue Yves Roucher, ou les ateliers de construction navale Océa ou du Bastion, continuent d’y développer leurs activités au coeur de notre bassin de vie.
De plus en plus de chefs d’entreprises ne font ps mystère de leur choix d’implantation à Actilone ou aux Lauriers, séduits par les vertus d’un rivage attractif et demain désenclavé.
Mais ce rayonnement a été possible parce que des générations d’élus ont su préserver des espaces dunaires, des abords de forêt, des corniches rocheuses, même si après la Guerre le Remblai des Sables d’Olonne a souffert des excès, mal endigués à l’époque, de la verticalité et auxquels Louis Guédon a su, depuis plus de deux décennies, judicieusement porter remède.
Pour autant, notre économie portuaire souffre, nos bassins restent enserrés sur leurs 40 hectares, en milieu fortement urbanisé.
Nos 4 filières, pêche, commerce, constructions navales, plaisance, voient leur essor entravén chacune avec sa problématique.
Le port des Sables d’Olonne, sous peine de perdre régulièrement des parts de marché au profit des ports concurrents de La Palice, Nantes, saint-Nazaire, Rochefort ou Tonnay-Charente, doit d’urgence redéfinir une stratégie concertée en matière d’équipements nouveaux (engin de levage, magasin général), de rentablisation de la criée, de réaménagement de l’espace autour du bassin de commerce, de dynamisme commercial, de protection environnemental et de lutte contre toutes les formes de pollution de l’air ou de l’eau.
L’enjeu est d’importance, le temps nous est compté.
Merci Monsieur le Président du Conseil général (NDLR: Philippe de Villiers) de l’avoir compris en décidant, en tant que puissance concédante, de prendre le taureau par les cornes; des mesures capitales sont en cours: redéfinition des périmètres de concession et des prises en charge financières permettant au concessionnaire, la CCI, de réunir les conditions d’un rééquilibrage financier vital dans les missions qui sont les siennes.
Un port qui stagne périclite mais aujourd’hui les faits sont là. La participation du département aux travaux lourds d’avant-port, à l’agrandissement des pontons de Port-Olona, à l’équipement du bassin de commerce, à la mise en place d’un engin de levage, sans parler de l’opération Ports propres et des Contrats Environnement Littoral, redonne espoir à toute une communauté maritime consciente de sa situation centrale, au milieu de l’Arc atlantique et forte de cette « énergie océane » dont la Communauté de Communes du Pays des Olonnes a fait sa devise économique et commerciale.
Durement touchés par les récentes décisions bruxelloises, nos marins pêcheurs sont conscients des enjeux. Ils sont prêts à associer leur connaissance ancestrale de la mer aux observations des scientifiques, de manière à élaborer un état aussi affiné que possible de la ressource et sont disposés à respecter les attendus qui en découleront.
Notre ministre de la pêche, nos parlementaires vendéens ont fait remonter à Bruxelles leurs attentes et leurs propositions. Si leurs suggestions continuaient à se heurter à des fins de non-recevoir et à des diminutions de quotas ou de flottiles, on imagine mal nos marins sablais, nos marins vendéens laisser sans réagir dépecer leurs navires, leurs emplois et leurs valeurs héritées de la mer.
Le Canton des Sables d’Olonne a aujourd’hui 2300 entreprises, une pépinière, un Village d’entreprises en cours de réalisation, un programme d’habitat professionnel de 100 logements et de structure d’accueil de la petite enfance sans parler de la reconstruction du Lycée professionnel Eric Tabarly, attentif dans ses formations aux besoins industriels régionaux.
Merci aux chefs d’entreprises, notamment ceux regroupés au sein de l’association Entreprises des Olonnes d’avoir, avec les élus communautaires et avec Louis Guéson, réalisé une véritable charte de développement structuré et ambitieux de notre territoire cantonal.
Et le Tourisme ? En 1816, le Conseil municipal des Sables d’Olonne, réglementant les pratiques balnéaires estivales renvoyait sur la plage, au-delà des Roches noires les fervents de naturisme, réservant le sable au pied du Remblai civilisé aux porteurs de costume…
La sagesse des élus de notre canton a été de comprendre combien il eût été utopique de considérer comme devant être éternellement spontanée la notoriété, dans l’esprit de la clientèle touristique potentielle, de notre station balnéaire et des sites avoisinants, au bout de près de deux siècles d’existence. Le tourisme s’adapte sous peine de péricliter.
Pour flatteuses qu’elles soient, nos actuelles capacités d’hébergement (106.000 lits) viennent encore pour les trois quarts des résidences secondaires, même si notre hôtellerie (400 lits 3 étoiles et 800 2étoiles) ainsi que nos campings (13.000 lits) ont qualitativement, ces dernières années, bien positionné notre canton, lequel s’est efforcé d’affiner sa cible de clientèle et, avec l’aide du Conseil général, de communiquer sur un événementiel nautique à forte valeur ajoutée: Vendée Globe, Figaro, Saguenay-Vendée (NDLR: il s’agissait d’une transat Saguenay / St-Pierre et Miquelon / Vendée), pour ne citer que ces trois courses.
C’est l’enjeu de demain pour le pôle touristique international littoral actuellement en gestation.
Devant les parts de marché offertes par le tourisme de loisirs, nos communes ont su se montrer inventives, et attractives.
Un exemple symbolique: la ferme saline de l’Ile d’Olonne, un site remarquable, des emplois, un mode de conservation de notre patrimoine, une visite appréciée;
Que dire aussi de cette initiative privée, heureuse et exemplaire, qui a consisté pour René Clouteau à créer la route des Salines devenue l’un des fleurons de nos produits touristiques cantonaux.
Mais les succès à venir tiennent aussi à l’améngement des accès à nos sites; hier, ce fut la création d’un sentier pédestre particulièrement réussi, traversant trois communes sur plus de 50 km; aujourd’hui, sous l’impulsion du Conseil général, une piste cyclable de rêve traverse la forêt et les marais d’Olonne.
Demain va se poursuivre l’embellissement de la corniche océane Puits d’Enfer / Orbestier avec la mise en valeur de l’Abbaye.
Demain encore, l’Institut Sports Océan des Sables, réhabilité grâce au partenariat de la Ville, de la Région et du Département, sera le fer de lance de notre station nautique.
L’équilibre est parfois délicat entre économie et écologie. Il exige une subtile dichotomie entre l’esprit et la lettre des textes conçus par le législateur: loi littorale, Natura 2000, loi sur l’eau, pour la légitime protection d’un rivage aux dunes sensibles et d’un écosytème lié à un réseau hydraulique à l’entretien d’autant plus délicat qu’il jouxte le Bassin de plaisance de Port-Olona dont l’avenir passe par l’augmentation de sa capacité d’accueil.
Il y a encore, grâce à la nature et au procédé Eco-Plage, du sable au pied du Remblai.
Par ailleurs, la seule commune d’Olonne a aujourd’hui 40% de sa superficie relevant de la loi Natura 2000.
Chacun imagine les contraintes d’un tel contexte sur le développement économique et la relative pénurie d’emprises foncières disponibles pour des projets d’aménagement urbain.
D’autres équilibres doivent aussi, dans le Pays des Olonnes, impérativement être trouvés: en terme de santé publique, clinique et hôpital doivent désormais très vite trouver un accord dans la répartition de leurs services et la localisation de ces derniers au sein d’un pôle sanitaire unique conforme au SROS et susceptible de répondre aux attentes de qualité de soins et de proximité d’un bassin de population de 110.000 habitants.
Equilibre également dans le domaine de l’aménagement économique et de l’habitat privé. Une mise en cohérence de notre territoire cantonal s’impose quand on sait notre émiettement urbain longtemps resté abusif avec le nombre induit de délaissés, et la réflexion à conduire sur leur réemploi et sur la gestion paysagère de notre périphérie urbaine.
Mais tous ces équilibres et ces promesses d’avenir tiennent à une condition, une attente, un besoin impérieux: l’achèvement du désenclavement du Pays des Olonnes, la métamorphose en cercle vertueux du triangle des Bermudes.
De remarquables efforts se dessinent: dans quelques semaines la liaison La Roche / Les Sables en 2×2 voies par la 160 sera reçu (déc. 2003).
Par ailleurs, le contournement large du Château d’Olonne a fait l’objet des premières inscriptions budgétaires dès le dénouement, favorable, à l’intérêt collectif, des recours, grâce à la vigilance de la Commission des Routes et de son président et à la réactivité des services du département. L’axe Les Sables / Talmont, vital pour notre tourisme et notre commerce céréalier, pourra alors s’amorcer.
Pour autant, aussi longtemps que la rocade littorale Olonne / L’Ile d’Olonne / Vairé / Challans n’aura pas vu le jour, aussi longtemps que le traversée du bourg d’Olonne restera un moyen de mesurer l’épaisseur du temps qui passe, notre canton claudiquera. Des efforts notables ont toutefois été faits depuis deux ans, un tracé a été arrêté avec l’aval des élus, une enquête publique sera lancée dans quelques mois qui conditionnera les premiers financements; l’attente est longue, et l’impatience légitime. En 1900, à la Belle Epoque, le trajet ferroviaire Paris Les Sables se faisait en 7h30.
Merci Monsieur le Président de votre récente intervention en des jours où, l’on ne sait plus trop du TGV ou de la SNCF lequele des deux a le plus besoin d’être tracté….
OLONNE-SUR-MER EN NOVEMBRE 2008 (Président Philippe de Villiers)
Alain Taupin (Maire de Vairé), Jean-Paul Dubreuil (nouveau maire de Ste-Foy), Albert Talon (Maire de l’Ile d’Olonne), Louis Guédon (député-maire des Sables d’Olonne), Jean-Yves Burneau (maire du Château d’Olonne), Yannick Moreau (nouveau maire d’Olonne).
Le hasard a voulu qu’il y a trois semaines notre côte fut envahie, non par des drakkars vikings, non par des armées protestantes, mais par trente navires chargés de rêves et de technologie, et par des passionnés venus de partout s’approprier ce mythe des temps modernes qui renaît tous les quatre ans de ses succès précédents et fait de la Vendée, selon l’expression homérique le « nombril de la mer ».
Le Vendée Globe véhicule ainsi ces vertus théologales chères à nos 31 cantons: audace, solidarité, esprit de conquête, ouverture au progrès, aux ressources de l’énergie humaine, la plus renouvelable de toutes les énergies.
C’est une course énorme, propre et indécise, la plus grande épopée nautique de notre temps.
Grâce aux efforts conjugués du Conseil général, de nos deux communautés, et de chacune de nos communes, des avancées prometteuses se font jour: notre accessibilité grandit, notre canton respire: dans 15 jours l’arrivée du TGV électrifié Paris Les Sables en direct en 3h15, avec des feux rouges mais sans rupture de charge.
Nouveau maillon routier de la rocade atlantique, le 2ème tronçon du contournement large du Château d’Olonne, financé à 100% par le Conseil général au printemps prochain.
J’aimerais à ce propos saluer la sagacité des élus de la Communauté de Communes du Pays des Olonnes qui, dans l’étude du Scot, ont décidé – en s’appuyant sur ce contournement – de juguler l’étalement urbain périphérique et assurer ainsi la pérennité des espaces agricoles à l’Est de la 4 voies.
Dans son immédiate continuité s’ensuivra le contournement d’Olonne et de l’Ile d’Olonne avec l’aménagement en 2×2 voies de la RD 32 (la déclaration d’utilité publique a été obtenue en 2005).
Et le contournement de Vairé dont est préparé, en vue de la Déclaration d’utilité publique, le dossier préalable à l’enquête publique.
Nous devons répondre aux besoins de nos actifs, notamment les jeunes confrontés à la flambée du foncier.
Merci Monsieur le Président, d’avoir créé un Office foncier départemental pour aider les élus locaux à mieux maîtriser leurs espaces.
Nous nous devons d’avoir une offre attractive pour nos PME au sein de notre bassin de vie de demain, tant à La Vannerie que sur le Vendéopôle voisin au Château.
Il manque encore à nos jeunes un véritable Hôtel des formations pour mieux répondre aux propositions, souvent insatisfaites, de notre bassin d’emplois.
L’innovation, notamment dans la construction nautique, requiert ainsi des savoir-faire qui sont ceux du 21ème siècle.
Nos élus communautaires ont su, à travers la pépinière et le village d’entreprises d’Actilonne, à travers la zone des Plesses et des Lauriers, donner à notre économie une impulsion salutaire et reconnue.
L’Association Entreprises des Olonnes riche de 90 partenaires, dont le président est Miguel Jonchère, apporte aux élus un concours apprécié comme le parrainage aux jeunes candidats à la création d’entreprises.
Notre richesse océane, ce sont nos quatre filières portuaires: pêche, construction navale, commerce, plaisance. Grâce à notre élévateur et à son aire d’entretien pour lesquels le Conseil Général s’est beaucoup investi, notre port ressemble à un port: fin janvier jusqu’à 15 bateaux pourront simultanément y être entrenus ou réparés.
Le groupement de commandes Conseil général / CCI / Ville des Sables finalise les études d’assainissement et de voirie de La Cabaude.
En 2006, la CCI a créé, au droit du Quai Garnier, 115 anneaux de plaisance avec l’aide du département.
La Ville, qui a déjà consacré beaucoup avec le département pour les pontons et la passerelle St-Nicolas, va lancer la construction d’un port à sec, une première en Europe, d’environ 600 places à l’horizon 2010, optimisant la contenance de Port Olona (NDLR: il s’agissait d’un projet de port à sec de 13 millions d’€, lancé en 2004, mais qui n’a jamais vu le jour en raison d’une pré-commercialisation insuffisante. En 2008, le coût était d’environ 30.000 € pour un droit d’usage de 25 ans).
Au Port de Commerce, les nouveaux entrepôts du Magasin général permettront dans les mois à venir d’augmenter et de diversifier nos trafics. Ils sont entièrement financés par le Conseil général.
Nos marins-pêcheurs souffrent. L’espoir sablais parfois s’amenuise. Merci à Louis Guédon, président du groupe d’Etudes « Mer, pêche et souveraineté maritime » de se battre à L’Assemblée encore et encore contre l’entêtement de Bruxelles à ne pas accepter de réunir à une même table les pêcheurs, les scientifiques et les élus.
La CCI dont je salue le président Joseph Moreau, gestionnaire de notre port par délégation de service public, s’efforce d’ouvrir les voies nouvelles aux professionnels de la pêche et du mareyage.
Autre décision digne d’éloge devant les diminutions imposées de l’effort de pêche et ses conséquences sur nos flotilles: celle de nos marins sablais et Giras (NDLR: appellation traditionnelle donnée aux habitants de St-Gilles-Croix-de-Vie) qui ont accepté autour du président José Jouneau, un grand homme de mer et de dialogue, de jeter les bases d’une organisation de producteurs commune pour réguler le marché.
On sait l’attrait touristique du Pays des Olonnes: notre Remblai va bientôt faire peau neuve, l’espace de la Sablière aménagé de même que l’accès aux plages de Sauveterre et des Granges, tout comme pourrait l’être, comme beaucoup l’espèrent, la retenue projetée de l’Auzance.
Le projet départemental de créer aux Sables un espace dévolu à l’Aventure en Mer est à l’étude, dont chacun mesure la plus-value culturelle.
Les marais d’Olonne et leurs alentours mériteraient le label parc naturel tant ils répondent à notre vocation bioclimatique. Mais aux Sables, on sait désormais qu’il suffit d’un cargo (Artémis) opportunément ensablé pour générer un inattendu déferlement qu’aucun dispositif touristique, hormis le Vendée Globe, ne saurait concurrencer.
Autre enjeu de notre siècle, écologique celui-là, qui va durablement mobiliser notre énergie: la protection de nos sites naturels. Leur fréquentation s’accroît.
Il nous faut en préserver l’attrait, en maintenir l’identité, maîtriser nos futurs programmes résidentiels ou économiques, renforcer les coeurs anciens de nos communes, qu’il s’agisse du moulin Gueffard à l’Ile d’Olonne, du domaine de La Jarrie à Olonne, du pôle enfrance à Vairé, ou du pourtour de l’ancienne grange rénovée à Ste-Foy.
L’énergie du vent est exploitée à Vairé et à l’Ile d’Olonne, celle du soleil et du photovoltaïque se répand désormais dans les programmes de logements locatifs ou d’accession à la propriété comme celui du Pré de la Claie au Château d’Olonne (panneaux financés par le Conseil général).
A noter aussi les Contrats Environnements littoraux et les Contrats environnement ruraux afin d’aménager et protéger les espaces sensibles que traversent souvent les pistes cyclables.
Et Trivalis et son travail patient et efficace pour mieux trier et valoriser les déchets en limitant leur enfouissement et en évitant le surcoût et l’incivisme qui consistent à les exporter chez les autres.
Notre Pôle santé dresse aujourd’hui, côté clinique sa silhouette sur les 15 hectares mis à sa disposition par la Communauté de Commune du Pays des Olonnes.
Appelé à desservir un bassin de 110.000 habitants, il réunira demain avec la partie hôpital les services de proximité attendus de l’ouest vendéen.
Notre canton entend permettre à tous d’y bien vieillir: riche de 10 établissements d’accueil pour nos aînés soit 832 places il détiendra toute la palette des types d’hébergements existants.
L’enfance, et notamment l’enfance en danger, requiert des actes significatifs: le Conseil général va soutenir aux côtés de la Communauté de Communes du Pays des Olonnes pour le terrain, le projet de transfert de la Maison d’Enfants actuellement rue de la Paix, sur le site de la Vannerie.
Dans le cadre du maintien des services publics de proximité, les communes rurales recevront une aide du département à l’ouverture d’une micro-crèche.
Dans le programme départemental « Propriétaire en Vendée » les jeunes ménages désireux d’acquérir un logements recevront une aide de 3 à 4000 € versée par le Conseil général, en partenariat avec l’Adil et, si elle le souhaite, par la Commune d’implantation.
A noter aussi le prêt à taux zéro majoré, et le Pass foncier permettant de n’acheter son terrain qu’après avoir remboursé sa maison (NDLR: version 2008).
Ainsi que l’attention du département aux 5 collèges du canton: la capacité de Paul Langevin va être portée à 600 élèves en raison de l’évolution de ses effectifs.
Pour conclure, quelques questions essentielles: notre forme d’intercommunalité doit-elle évoluer ? Une fusion est-elle souhaitable ? (NDLR: entre les trois villes du Pays des Olonnes). Une Communauté d’Agglomération serait-elle préférable ? (NDLR: préférable à une Communauté de Communes). La réflexion est aussi ouverte que notre chenal entre ses jetées, mais nous entendons bien préférer toujours l’accord à la discorde.
Les Sables d’Olonne le 1er Février 2013 (président Bruno Retailleau)
Discours de Louis Guédon:
Les résultats du port des Sables montrent que nos marins n’ont rien perdu des qualités qui ont fait la grandeur de ce port. Quelles qu’aient été les contraintes de voir disparaître la moitié de la flotille, quelles qu’aient été les difficultés que leur a imposées la restriction des quotas, avec un tonnage de 7200 tonnes affiché en 2012, le port des Sables conforte sur la plan national une enviable quatrième place.
La qualité de nos hommes a permis la mise au point de la senne danoise et de faire du port des Sables une plate-forme de commercialisation et un marché de grande renommée dans le Centre Atlantique. Avec 4 autres ports vendéens, il confirme cette vocation économique nécessaire au maintien de notre développement littoral.
Si le département en son temps a su doter la Vendée, à travers le port des Sables d’Olonne, d’un élévateur à bateaux qui assure un niveau d’activités enviable à nos chantiers, le projet de réhabilitation du port de commerce (voirie et assainissement) financé en grande partie par notre Ville, et la création du Vendéomer envisagent avec sérénité le maintien des activités commerciales dans les lignes qui ont su s’imposer: l’exportation des céréales, l’importation du ciment, des engrais, l’exportation d’une nouvelle ligne de ferraille, le débarquement des sédiments indispensables aux matériaux de construction nous font chaque année approcher le million de tonnes de fret.
Le département souhaite développer les initiatives qu’ont prises un certain nombre de professionnels en terme d’hôtellerie traditionnelle, de tourisme d eplein air, de restauration, de locations meublées, mais aussi de soutenir les efforts des municipalités npour offrir des équipements les plus flatteurs et capables de soutenir la comparaison dans une concurrence nationale et internationale toujours plus active.
La conquête d’une clientèle étrangère reste un vaste chantier porteur d’espoir.
La concurrence est grande, outre les sites traditionnellement connus en Europe ou au Maghreb, en Afrique ou aux Antilles, cette clientèle se sent désormais attirée par de nouveaux sites tels que les côtes de l’Adriatique ou de la Baltique alors que la demande est moindre pour les lieux historiques du proche-Orient en raison de l’instabilité politique.
Le rôle du département est déterminant dans l’action sociale auprès de nos jeunes et de nos anciens. Son concours est précieux dans notre développement environnemental, que ce soit les contrats environnements littoraux ou portuaires, les pistes cyclables ou piétonnes ou notre activité nautique.
Merci d’avoir soutenu la rénovation de nos pontons et de nos pieux à Port Olona.
Nous sommes sensibles à l’accueil trouvé auprès du département pour compléter les moyens financiers sur des projets fondamentaux:
– la rénovation du Remblai dont nous terminons la 4ème tranche; les projets culturels avec la rénovation d el’Abbaye Ste-Croix; le projet de médiathèque; nos équipements sportifs; le Plan nautique 2013.
Dans le cadre de l’Intercommunalité:
– réhabilitation de la piscine des Chirons; soutien au futur Centre aquatique des Olonnes; poursuite du développement des sentiers cyclables littoraux; participation à l’action culturelle: Conservatoire de musique; développement des transports urbains et études de faisabilité pour l’amélioration de la circulation entre les rocades de contournement.
Enfin, une grande espérance économique est liée à la volonté de développer un pôle numérique porteur de débouchés d’entreprises parfaitement adaptées à la spécificité du littoral.
Discours de Gérard Faugeron:
Les 6 conseillers généraux juniors de 2013 à 2021: Pierre Pyrit (collège Amiral Merveilleux du Vignaux); Constance Cariou (collège Jean Monnet); Ninon Cassagne (collège Paul Langevin); Raphaël Voivenel (collège Pierre Mauger); Léo Benit (collège Notre-Dame de Bourgenay).
Les 6 maires: Yannick Moreau (député-maire d’Olonne), Louis Guédon (maire des Sables et prés. CC Olonnes), Jean-Paul Dubreuil (maire de sainte-Foy et prés. CC Auzance et Vertonne), Jean-Yves Burnaud (maire du Château et prés. syndicat mixte) , Albert Talon (maire Ile d’Olonne), Alain Taupin (maire de Vairé).
Les difficultés liées au monde agricole, avec une superficie agricole utile en constante diminution, à celui de la pêche, de nos entreprises ou aux aléas de la saisonnalité.
Notre canton vit actuellement une période charnière de son histoire. A l’heure de choix nécessaires, l’idée fait son chemin avec l’aide de M. Le Préfet de la Vendée, d’une nouvelle intercommunalité unique en regroupant la CCO et la CCAV afin d’enfanter un projet concret et fédérateur tourné vers l’économie et l’emploi.
Nous devons rendre notre territoire accessible et (se féliciter que), grâce aux efforts conjugués avec le Conseil général, cette accessibilité grandit.
Après l’arrivée du TGV, la rocade Atlantique est devenu prioritaire avec le contournement d’Olonne et de l’Ile d’Olonne pour un coût de 18 millions d’€. Le carrefour de Pierre Levée est agrandi et (est désormais) en service. Comme celui de La Brochetière.
La découverte de l’intéressant site néolithique des Caltières, suivie de fouilles prescrites par la DRAC, n’a pas empêché l’achèvement en 2012 des ouvrages d’art et du pont surplombant la voie ferrée Nantes / Les Sables. Les terrassements sont en cours et la mise en service du tronçon Burguinière / Brochetière est prévue au Printemps 2014.
Quant à la déviation de Vairé, le dossier préalable à la Déclaration d’utilité publique est en cours d’élaboration.
La route facilite mais elle ne crée pas: il nous faut répondre aux besoins de nos actifs et de nos jeunes, et développer une offre attractive pour nos PME au coeur de notre bassin de vie tant à La Vannerie que sur le futur Vendéopôle voisin au Château dont nous nous efforçons de maîtriser le foncier, non sans difficulté.
Après 8 années de persévérace, je tiens à louer la patience et la confiance de nos collègues du Pays des Olonnes, du Talmondais et des Achards.
Dans une véritable course d’obstacles administratifs liés à l’environnement, nous avons enfin obtenu la Déclaration d’utilité publique et le permis d’aménager même si la procédure d’expropriation touchant au foncier restant nécessaire est encore en cours.
Il s’agira pour nous de rester fidéles au concept original de notre Vendéopôle pour y accueillir de la haute technologie et trouver une complémentarité économique avec la future voisine ZAC de la Burguinière.
Le développement numérique de la Vendée, porteur d’emploi et de nouveaux métiers est un enjeu capital. Notre Pays des Olonnes avec notre Communauté de communes a décidé d’en être la figure de proue avec la naissance en 2013 d’un datacenter, premier pôle numérique en Vendée porté par l’entreprise Océanet Technology.
Il ne manquera pas, à une encablure de la mer et des fibres amenant le très haut débit, d’attirer une pépinière de créateurs et une formation d’ingénieurs regroupés en une unité de lieu.
A cela s’ajoute, même si le projet connaît un certain retard la création avec l’AFPA, d’un Pôle nautisme apte à former du personnel aux techniques de pointe.
Métamorphose de La Cabaude: quelle belle valeur lui sera ajoutée demain grâce au Vendéomer dans son architecture, son accès et son assainissement.
Avec près de 1400 anneaux, Port Olona, tête de pont de plaisance en Vendée, s’enrichira demain d’un port à sec, optimisant ainsi sa contenance, les besoins de maintenance et par conséquent l’emploi (NDLR: ce projet ne sera jamais réalisé en raison d’une insuffisance dans la pré-commercialisation).
Autorisations d’occupation temporaire: merci aux membres du Conseil portuaire de leur cohérence dans la distribution des autorisations d’occupation temporaire (AOT) sur un espace où se concentrent l’expérience et le savoir-faire de générations de pêcheurs, d’armateurs, de constructeurs, de réparateurs, de mareyeurs et de spécialistes de tous les métiers du poisson.
En 2012, 7290 tonnes débarquées à la criée, soit 60% des apports en Vendée, reflètent son rang de 4ème port de pêche en France.
Le Remblai continue de faire peau neuve avec pavage, pergola, promenade piétonne et cycliste.
Notre Musée Sainte-Croix va s’enrichir d’une croisée d’ogives couvrant sa cour intérieure grâce à l’aide de la Région et du Département.
Ce dernier ajoute un partenariat supplémentaire dans la diffusion et le rayonnement des oeuvres de Chaissac et autres spécialistes de l’art contemporain.
A La Chaume, le nouveau complexe des sportifs des Sauniers accueillera à l’été 2014 le judo, l’escrime et la danse, laissant place à la construction Boulevard de l’Ile Vertime de 185 appartements et de nouveaux services dont une crèche.
Ass. syndicale des marais de la Gachère: on parvient à protéger un rivage aux dunes sensibles et un écosystème lié à un réseau hydraulique fragile jouxtant le bassin de plaisance de Port Olona, lui même amené à améliorer la qualité de son eau et ses abords grâce à l’opération départementale « Ports propres ».
Initiative olonnaise et ilaise: la mise en valeur de la très belle réserve faunistique des Loires aux côtés du Conservatoire du littoral et du Conseil général.
L’aménagement en observatoire pédagogique est pour tous, dont les jeunes, une occasion unique de s’approprier les richesses de leur propre terroir.
Renaissance du Parc de La Jarrie appelé à recevoir une médiathèque et demain la mairie de la Commune d’Olonne.
Le Château, sous l’impulsion de Jean-Yves Burnaud et du Conseil général, poursuit son projet ambitieux d’aménagement côtier entre le Puits d’enfer et Orbestier pour en faire un espace naturel unique d’un seul tenant, fait de forêts, de bocages et de bordures océanes, en aplomb de son ourlet rocheux. Une façon remarquable de rendre à la nature ce qui lui appartenait et de renforcer l’attrait touristique de la corniche.
Autre grande attente, la construction d’un espace aquatique doté d’équipements pour tous les publics. Ce sera chose faite l’an prochain près du Centre de loisirs du Château, avec pour la Communauté de Communes du Pays des Olonnes qui est le principal financeur et maître d’ouvrage, un équilibre géographique de ces grands équipements.
Autres défis:
– la restauration de l’église de Vairé point culminant du canton; l’ouverture récente de la salle de sports de La Redoute; la restauration prévue de la salle du Pré neuf à l’Ile d’Olonne; l’ouverture dès l’été prochain à Sainte-Foy d’un Parc de résidences et de loisirs à vocation équestre, concept original et peu répandu, avec comme partenaires la CCAV, le Département et la Région. Un Parc qui devrait avoir une attractivité indubitable, et être le point d’orgue à la métamorphose de Ste-Foy avec l’assainissement, la bibliothèque, un nouveau centre bourg avec Halles et commerces.
A noter aussi l’action de Jean Houssin, disparu en 2012, qui présidait la société de courses et qui a fait de l’hippodrome de La Malbrande un haut lieu nationalement reconnu des grandes courses équestres.
Les Sables d’Olonne – Capacité touristique marchande: 8724 lits
La Zoo des Sables accueille annuellement 160.000 visiteurs.
CHÂTEAU D’OLONNE EN SEPTEMBRE 2019 (Président Yves Auvinet)
Ouverture par Louis Guédon. Puis discours de Gérard Faugeron et Florence Pineau
Texte de Gérard Faugeron:
En quelques siècles, entre les drakkars vikings de jadis et les pirogues tahitiennes d’aujourd’hui, la fréquentation de notre littoral a changé.
Les Sables, à l’origine, c’est l’Olona des Pictons, aux confins du Poitou où, voilà 2000 ans, l’activité salicole et viticole fut le premier signe de romanisation.
On sait la richesse de notre sol, l’essor de ses vignobles (Fiefs vendéens) et où furent édifiés nos abbayes (Orbestier) ou nos prieurés (St-Nicolas de La Chaume).
Même les troupes sarrazines crurent bon, au 8ème siècle, d’établir entre Auzance et Vertonne, un camp retranché après la défaite de leur armée principale à Poitiers. Et la grande saga des Terre-Neuvas du Hâvre d’Olonne, aux 17 et 18ème siècle, n’aurait pas eu lieu sans le sel et le vin de l’arrière-pays.
Les temps modernes, avec l’essor des constructions navales, avec l’avénement des conserveries du thon et de la sardine, et celui des Bains de Mer, des casinos et du chemin de fer ont généré aux Sables d’Olonne une concentration urbaine sur un espace exigu d’à peine 800 hectares, destiné ipso facto à se densifier et à voir sa valeur foncière augmenter.
C’est dire si la fusion avec les communes soeurs voisines, inscrites depuis des décennies dans une unité urbanistique et humaine, était une nécessité et un espoir de rayonnement départemental et régional. cette fusion fait des Sables la commune unique de notre Canton, lui-même redessiné par la loi NOTRe.
Avoir l’échine adossée à l’Atlantique n’est pas une amputation de moitié de son rayonnement économique, dès lors qu’on sait tirer de l’Océan les ressources qu’il nous offre: des générations de constructeurs navals, de marins-pêcheurs, de mareyeurs, de chefs d’entreprise, d’acteurs du tourisme en ont vécu et prospèrent toujours, comme la récente réalisation par le groupe Orion-Océa d’un patrouilleur de 84 mètres en aluminium destiné aux Philippines.
Une consécration d’un savoir-faire digne de notre port aux quatre filières: pêche, construction de navires, commerce et plaisance.
Rien n’eût été possible sans le rôle direct ou indirect du département: faire vivre un port, c’est aider à consolider ses jetées, ses quais, ses terre-pleins, son Centre de marée.
Faire vivre la 2ème agglomération de la Vendée, c’est favoriser routes et transports y compris ferroviaires, c’est faire vivre une culture ouverte à tous, faire vivre aussi en terme de services et de santé publics un bassin de plus de 50.000 habitants.
Faire rayonner Les Sables au coeur de la Vendée, c’est poursuivre le Vendée Globe qui véhicule les vertus inscrites dnas notre ADN vendéen: audace, solidarité, esprit de conquête, ouvertures aux technologies nouvelles, aux ressources étonnantes de l’énergie humaine.
Cet océan, que nous côtoyons chaque jour, nous fascine et dès lors nous façonne; ses langueurs nous apaisent, ses colères nous étreignent, nous plongeant parfois dans des deuils cruels.
Pour autant, nous cultivons contre vents et marées une ambitieuse sérénité.
Notre culture locale est faite d’harmonisation de nos espaces et de nos sensibilités.
Voyage en bord de Loire (4): Blois, un destin royal
Blois se sort bien de la crise sanitaire. Les visites ont repris. La saison s’annonce animée dans ce château qui n’a rien à envier à ses plus beaux rivaux, Chambord, Chenonceau ou Cheverny. À Blois, on sait pouvoir compter sur un album de toute beauté et sur des hôtes de premier plan. La vieille forteresse fondée il y a mille ans a beaucoup évolué au cours des siècles. Elle a connu des moments fastes, des périodes de repli, des menaces et des sauvetages, une renommée en dents de scie, soumise au bon vouloir des puissants. Blois, résidence favorite des rois de France, est un condensé de l’…