Montres Jacques Bianchi : on dirait le Sud

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Et si on commençait par une question piège ? Quelle différence existe-t-il entre la silhouette de plongeur figurant sur la JB 200 créée en 1982 et le dessin qui orne aujourd’hui le cadran de son héritière ? La position de la main gauche. Sur la pièce originelle, l’homme-grenouille nage le bras tendu devant lui. Sur le modèle actuel, il a plié son coude, comme pour regarder son poignet. Ou plutôt sa montre. Et nul doute qu’il ne sera pas le seul dans ce cas d’ici quelques semaines : le 15 juin prochain va en effet débuter une campagne de commande via Kickstarter, signant le retour à la surface de la marque Jacques Bianchi et d’un modèle qui touchera le cœur des amoureux de belles histoires horlogères.

De la grande bleue au Grand Bleu

Facilement reconnaissable par la silhouette de plongeur ornant le cadran et sa couronne à gauche, voici comment apparaissait la JB 200 créée en 1982, choisie par la Marine nationale pour les plongeurs du chasseur de mines Persée. © DR

Avec cette montre qui fêtera bientôt ses 40 ans, il est question du mythique Jacques Mayol (qui inspira le film Le Grand Bleu), du commandant Cousteau, d’Albert Falco qui officia comme second à bord de La Calypso, et, surtout, de Marseille. Car c’est bien au pied de la Canebière, sous l’œil bienveillant de la Bonne Mère, que s’est inscrit le parcours de la JB 200. Tous ces grands noms de la mer qui viennent d’être évoqués, Jacques Bianchi les a bien connus. C’est avec eux qu’il a discuté longuement de plongée sous-marine et des caractéristiques des montres dont ils avaient besoin pour affronter le monde du silence. Au début des années 1970, agréé pour effectuer le service après-vente des plus grandes manufactures, y compris Rolex, cet horloger marseillais réputé devint spécialiste de l’étanchéité. À force d’accumuler des connaissances en la matière et de concevoir des prototypes, en particulier pour Jacques Mayol, il finit par fonder sa propre marque. Mais une question se posa alors : comment se différencier des productions déjà existantes ? « En cherchant un moyen de me distinguer des autres, j’ai eu l’idée de faire apparaître un plongeur sur le cadran de la première montre portant mon nom », se souvient Jacques Bianchi. Positionner la couronne à gauche s’inscrivait-il dans la même démarche de différenciation ? « Pas du tout, s’amuse-t-il. Ça, c’est parce que je pratiquais beaucoup la moto et à force de tenir un guidon, les montres classiques avec couronne à droite me blessaient le dessus de la main. »

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Une commande de la marine

Lancé en 1988, le chasseur de mines M649 Persée, dont certains membres d’équipage ont porté une montre Bianchi JB 200, a été retiré du service actif en 2009. © DR

Au début des années 1980, la marine nationale passait régulièrement commande de petites séries de montres auprès de différents fournisseurs. C’est après avoir répondu à un appel d’offres que Jacques Bianchi se lança dans la fabrication d’un modèle baptisé JB 200. Un journaliste originaire de Marseille, Paul Miquel, passionné d’horlogerie et auteur du livre Montres rares (Gründ), dont la troisième édition est prévue pour la fin de l’année, en a retrouvé la trace en effectuant des recherches dans des documents d’archives. « Quelques dizaines de JB 200 ont été commandées principalement pour des plongeurs hélico de la base aéronavale de Saint-Raphaël et des plongeurs embarqués à bord de certains bâtiments, dont le chasseur de mines Persée. La preuve de leur dotation dans les unités de la marine nationale et de leur utilisation militaire est irréfutable », explique-t-il. Il s’agit donc d’un modèle historique – et rarissime – qui aurait été réalisé en une centaine d’exemplaires seulement. Par la suite, Jacques Bianchi conçut un second modèle nommé cette fois JB 300, dont 1 000 pièces sortirent de ses ateliers au cours des années 1990 à destination des plongeurs de l’armée de terre. De cette ancienne aventure horlogère, il ne restait à Jacques Bianchi que de beaux souvenirs et une JB 200 ornant toujours son poignet.

Le vieil homme et la mer

À 80 ans, Jacques Bianchi continue d’exercer ses talents d’horloger dans son atelier situé tout à côté du Vieux-Port, à Marseille, et enseigne toujours son savoir. © DR

Que Jacques Bianchi, 80 ans, nous pardonne cette référence au roman de Hemingway, lui qui exerce toujours son métier d’horloger avec un enthousiasme de jeune homme. Dans son atelier marseillais situé juste à côté du Vieux-Port, avec vue sur l’horizon, il continue de réviser, réparer et régler les montres confiées à ses bons soins. Sans oublier de rencontrer d’autres passionnés. C’est dans ce contexte qu’il fit la connaissance l’an dernier de Fabrice Pougez, fondateur de la marque MAT Watches. De leurs discussions, en compagnie d’un troisième acolyte, Simo, jaillit en juin dernier l’idée de relancer la JB 200. « Le projet m’a semblé très intéressant, raconte Fabrice Pougez, mais s’apparentait à un exercice de style pas évident à maîtriser. » Le risque est grand, en effet, lorsqu’on touche à une pièce bénéficiant d’un fort capital de sympathie, de décevoir ses aficionados.

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Un visage préservé, un mécanisme actualisé

Montre Jacques Bianchi JB 200. Boîtier en acier. 42 mm de diamètre. Cadran orné d’une silhouette de plongeur. Mouvement automatique calibre Seiko NH35. Réserve de marche 40 heures. Lunette tournante unidirectionnelle. Couronne (à gauche) et fond vissés. Étanchéité 200 m. Bracelet en caoutchouc Tropic. © DR

Décision a donc été prise de conserver soigneusement le look de la montre, de préserver son diamètre de 42 mm, sa couronne à gauche, sa silhouette de plongeur et, bien sûr, la signature présente sur le cadran : « Bianchi-Marseille ». La seule modification majeure a concerné le mouvement, comme le précise Fabrice Pougez : « Dans les années 1980, la pièce historique était animée par un mouvement à quartz, fidèle à l’esprit de l’époque. Pour répondre aux attentes des collectionneurs d’aujourd’hui, nous avons opté pour un calibre mécanique à remontage automatique, fiable, robuste, performant, tout en veillant à maintenir la montre à un tarif accessible. Cette évolution a entraîné une légère augmentation de l’épaisseur du boîtier que nous avons atténuée visuellement par un travail de design sur la carrure. » Si ce mouvement Seiko NH35 est d’origine japonaise, l’assemblage s’effectue en France, en Franche-Comté, et les vérifications à Marseille. « J’ai participé à toutes les étapes du projet, se réjouit Jacques Bianchi, et j’en assure le contrôle technique. »

Un sourire dans la voix, il confie avoir longtemps espéré pouvoir redonner vie un jour à ses montres. « Mais l’opportunité ne s’était jamais présentée et j’avais fini par oublier un peu mon rêve », avoue-t-il. L’entendre aujourd’hui prononcer le mot « bonheur » avec son accent chantant est un plaisir. Marseille va bientôt retrouver « sa » montre.

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Caen. Il achète une fausse Rolex, le vendeur ne rembourse pas

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Sur un site de petites annonces bien connu, un homme de 49 ans met une Rolex en vente au prix de 3 000 €. Lors des échanges avec un client intéressé, il confirme l’authenticité de la montre. Dès le virement effectué, le quadragénaire envoie l’objet convoité le 19 août 2019. L’acheteur voit qu’il s’agit d’une pâle imitation, réagit auprès du vendeur qui jure qu’il va le rembourser, dès réception de l’objet en retour. L’acheteur s’exécute par recommandé avec accusé de réception, mais pas le vendeur. L’arnaqué finit par déposer plainte. Entendu le 24 janvier 2020, le vendeur reconnaît qu’il savait qu’il s’agissait d’une contrefaçon. Le procureur lui donne 3 mois pour rembourser. Comme il ne le fait pas, réentendu le 12 mai 2020, il prétend, cette fois, ne pas avoir reçu la montre en retour. A l’audience du jeudi 15 avril 2021 devant le tribunal judiciaire de Caen, le vendeur écope de 90 jours-amende à 10 €. Mais, le tribunal renvoie la demande d’indemnisation de la victime au 14 octobre 2021, pour vérifier s’il a bien été remboursé.

CSI5* de Den Bosch - Jérôme Guéry, 7e et premier Belge, du Grand Prix du Dutch Masters

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Jérôme Guéry, sur son cheval vedette Quel Homme de Hus, a pris la 7e place du prestigieux Grand Prix du Dutch Masters, dimanche à Den Bosch aux Pays-Bas. Cette épreuve 5* (barème A - 1m60), qui fait partie du Grand Chelem Rolex avec celles d’Aix-la-Chapelle, Calgary et Genève, a réuni 8 paires en barrage. Guéry y a commis une faute tout comme Gudrun Patteet (Sea Coast Pebbles Z) autre Belge présente dans la finale. Elle s’est montrée plus lente que le Brabançon wallon (35.24 contre 34.40) et a pris la 8e place.La victoire est revenue à l’Autrichien Max Kühner (Elektric Blue) qui sans faire tomber d’obstacle s’est montré le plus rapide du barrage en 32.52 secondes. Le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli (Edgar) a pris la 2e place (32.69) et l’Allemand Christian Kukuk (Checker 47) la 3e (33.57). Olivier Philippaerts (HM Legend of Love) a fini 16e après une faute dans le premier parcours et un temps de 69.03 secondes. Pieter Devos (Jade Vd Bisschop) s’est classé 19e (4 pts/69.26), Grégory Wathelet (Nevados) 22e (4 pts/70.28 sec), Jos Verlooy (Varoune) 31e (8 pts/70.23 sec). Quarante-trois duos ont pris part à ce Grand Prix. Le Dutch Masters était la première compétition internationale de jumping autorisée en Europe depuis le 2 mars et l’apparition de la rhinopneumonie, potentiellement mortelle pour les équidés. Elle avait été détectée lors d’un jumping à Valence, en Espagne, fin février. (Belga)