L’exposition consacrée à Coco Chanel fait son grand retour au Palais Galliera
C’est la grande reprise de ce troisième déconfinement : plongez dans la vie et la carrière de Coco Chanel avec ce parcours (parfois terne) en dix chapitres sur près de 1 500 m2, jalonné de plus de 350 pièces. Après des travaux d’extension, le palais Galliera, musée de la Mode de la ville de Paris, accueille du 19 mai jusqu’au 18 juillet la première rétrospective parisienne sur celle qui révolutionna la couture !
Une première partie chronologique retrace l’histoire de Gabrielle Chanel : des petites robes noires et modèles sport des Années folles jusqu’aux robes sophistiquées des années 30… On regrettera toutefois le silence sur sa part d’ombre et ses secrets inavouables, parfaitement raconté par le magazine Télérama.
L’occasion de retrouver quelques pièces emblématiques, comme la fameuse marinière en jersey de 1916, ou cette salle consacrée au célébrissime parfum N°5 (créé en 1921). La seconde partie de l’expo est thématique et invite à décrypter les codes vestimentaires de la marque aux C croisés : tailleur en tweed gansé, escarpin bicolore, sac matelassé 2.55…
Quoi ? L’expo “Gabrielle Chanel, Manifeste de Mode”.
Où ? Au palais Galliera, 10 Avenue Pierre 1er de Serbie, Paris 16e.
Quand ? Du 19 mai au 18 juillet 2021
Combien ? Tarif réduit : 12 €. Plein tarif : 14 €. www.palaisgalliera.paris.fr
Exposition Simone Veil à l’Hôtel de Ville de Paris du 28 mai au 21 août
Par Rédaction Réforme
Fumeuse à l’initiative de la première campagne antitabac, ministre de gouvernements de droite rédactrice du projet de loi sur l’IVG en 1974, Simone Veil était un être “complexe, voire contradictoire” dont les mille et une vies sont retracées dans une exposition à l’Hôtel de Ville de Paris du 28 mai au 21 août.
Haut fonctionnaire, magistrate, ministre, académicienne… On connaît son parcours, mais qui était vraiment Simone Veil, née Jacob à Nice en 1927? Habitante des beaux quartiers mais qui méprisait l’esprit bourgeois, féministe attachée à son rôle d’épouse et de mère, celle qui était déjà, en 1977, la personnalité politique préférée des Français garde une part d’insaisissable.
Que la maire PS de Paris Anne Hidalgo rende un hommage appuyé à la vie “hors normes” de l’ancienne ministre centriste des gouvernements Chirac, Barre et Balladur prouve à quel point cette “icône républicaine” dépassait, de son vivant déjà, les clivages politiques. Sa panthéonisation en 2018, un an après sa mort, a achevé de donner raison à Jean d’Ormesson qui, dans son discours de réception à l’Académie française en 2010, déclarait: “comme l’immense majorité des Français, nous vous aimons, Madame”.
Dans l’exposition, pas de révélation fracassante à attendre: celle qui incarne l’autorisation de l’avortement est bien cette femme “travailleuse, sérieuse, appliquée, intransigeante, pas très fantaisiste mais intègre”, selon les mots de la conservatrice Constance de Gaulmyn, responsable du fonds Simone Veil aux Archives nationales.
Le discours sur l’IVG retrouvé
Paradoxalement, elle a été décrite comme manquant d’organisation, reconnaissant elle-même avoir perdu des documents importants. A commencer par le célèbre discours du 26 novembre 1974 à l’Assemblée sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), découvert après sa mort dans son appartement de la place Vauban, et qui comporte des indications de pause: “un arrêt”, “un verre d’eau”…
Ses combats pour la défense des droits humains, de la guerre d’Algérie où elle fut envoyée comme inspectrice des établissements pénitentiaires, à celle de Bosnie pendant laquelle elle dénonça l’inaction de l’Europe, prennent source dans son expérience personnelle des camps de la mort, dont ses deux parents et son frère Jean ne revinrent jamais.
Des récépissés du régime de Vichy portant “recensement des Juifs” illustrent la traque progressive de cette famille juive non pratiquante installée à Nice. Et en 1941, quand Simone et sa soeur Denise ont l’audace de chanter sur un balcon “L’Internationale”, chant séditieux sous le régime de Vichy, elles écopent chacune de 500 francs d’amende et de six mois de prison avec sursis.
S’écartant de l’image chignon-collier de perles-tailleur Chanel qui l’a rendue si familière, une photo en noir et blanc d’après-guerre révèle la cicatrice: son numéro de déportée tatoué sur le bras gauche, Simone Veil regarde ailleurs, robe légère et cheveux enfin détachés.
“Ancienne” de Siemens
La résilience, elle l’a faite sienne dès son retour de déportation, reprenant ses études alors qu’elle est toujours marquée physiquement par l’épreuve. Si ses premières notes à Sciences Po ne sont pas flamboyantes, elle progresse ensuite et un professeur souligne dans une lettre sa “maturité peu commune pour son âge”.
Sa force de caractère est perceptible dans une lettre de 1952, alors qu’elle séjourne en Allemagne où son mari Antoine a été affecté: celle qui est alors une parfaite inconnue demande à Siemens une indemnité pour les six mois de travail forcé dans des usines proches d’Auschwitz… et formule la proposition incongrue de visiter l’usine de Stuttgart en tant qu'”ancienne” de l’établissement.
Son indépendance d’esprit se retrouve partout, y compris dans ses notes manuscrites, pourtant interdites en Conseil des ministres. Valéry Giscard d’Estaing estime que son gouvernement a “donné l’impression d’être en avance” sur les droits des femmes? “Ce qui n’est pas vrai, il suffit de voir les misogynes autour de la table”, griffonne-t-elle. Par n’importe quel moyen, l’obsession de témoigner.
© Agence France-Presse
Chanel, Dior, la dentelle et les dessous… 5 expos mode à visiter pour fêter la réouverture des musées
Enfin, les musées peuvent rouvrir depuis le 19 mai 2021. Et pour aller y flâner en toute sécurité sanitaire face au Covid, la réservation d’un créneau devient obligatoire (même dans le cas où vous auriez éventuellement droit à la gratuité).
Grâce à des capacités d’accueil réduites à une certaine jauge, des parcours de visite et horaires adaptés, des expos longtemps repoussées ou suspendues vont donc pouvoir ouvrir au public. Dont plusieurs autour de la mode, histoire de pouvoir faire le plein d’inspiration !
La rétrospective sur Gabrielle Chanel à Paris
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par PALAIS GALLIERA (@palais_galliera)
Elle avait à peine eu le temps d’ouvrir, qu’elle avait dû fermer ses portes : la première rétrospective française dédiée au travail de Gabrielle Chanel au Palais Galliera va pouvoir reprendre. C’est l’occasion d’en apprendre davantage sur cette orpheline qui chantait dans des cafés avant de devenir modiste et d’imposer sa maison comme un véritable empire, par tous les moyens, y compris certains répréhensibles…
« Gabrielle Chanel, manifeste de mode », au Palais Galliera, à Paris, jusqu’au 18 juillet 2021.
10 Avenue Pierre 1er de Serbie, 75016 Paris. Réservations sur palaisgalliera.paris.fr
La période rose de Christian Dior à Granville
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Musée Christian Dior (@museediorgranville)
Maison d’enfance de Christian Dior, la villa Les Rhumbs à Granville est devenue un musée consacré au grand couturier. Il y a vu éclore des roses qui l’ont grandement inspiré, par leur odeur pour la création de parfums, mais aussi par leurs formes mêmes afin de dessiner des robes pour femmes-fleurs. C’est ce que souligne cette exposition sous la forme d’un parcours semé de robes, d’accessoires, d’oeuvres d’arts et d’objets décoratifs au nom de la rose.
« Dior en roses », au Musée Christian Dior à Granville (Manche), du 5 juin au 31 octobre.
1, rue d’Estouteville, Granville. Réservations sur musee-dior-granville.com
Les dessous des sous-vêtements à Saint-Étienne
C’est les fans de lingerie qui vont être ravies ! Cette exposition s’intéresse aux sous-vêtements du XIXe siècle à nos jours, en particulier leur système d’attaches qui inspirent tant le reste du prêt-à-porter. Des corsets qu’on porte en guise de top à l’extérieur, ou des lanières façon bondage SM, en passant par les jarretières, passementeries et agrafes qui s’invitent sur d’autres vêtements, les dessous d’hier font la mode d’aujourd’hui !
« Les Rubans de l’intime », au Musée d’art et d’industrie de Saint-Étienne, jusqu’au 14 novembre 2021.
2, place Louis-Comte, Saint-Étienne. Réservations sur musee-art-industrie.saint-etienne.fr
Alaïa et Lindbergh, sculpteurs d’image à Paris
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Fondation Azzedine Alaïa (@fondationazzedinealaia)
Après avoir étudié la sculpture aux Beaux-Arts de Tunis, Azzedine Alaïa arrive à Paris en 1957, habille petit à petit des figures aristocratiques, et affûte ses ciseaux auprès de Guy Laroche et Thierry Mugler, avant de fonder officiellement sa propre maison en 1979, reconnue pour ses robes intemporelles. Avec le photographe allemand Peter Lindbergh, ils ont sculpté ensemble les images de mode les plus marquantes des années 1980-1990, avec les plus grandes supermodèles. Dans cette expo événement, 50 tirages et vêtements racontent cette époque qui n’a pas pris une ride.
«Azzedine Alaïa – Peter Lindbergh», à la Galerie Alaïa, à Paris, du 20 mai au 14 novembre.
18, rue de la Verrerie, Paris 4e. Réservations sur fondationazzedinealaia.org
Faire dans la dentelle à Calais
Adaptée du projet itinérant The Lace Review, déjà présentée à Shanghaï, Paris, et New York entre 2018 et 2020, cette exposition autour de l’actualité de la dentelle s’installe logiquement à Calais en cette année mouvementée. On y apprend, observe, et ressent toute la technicité et sensualité de ce savoir-faire où la région des Hauts-de-France excelle. De ses aspects les plus traditionnels à ses réinterprétations les plus contemporaines, la dentelle se dévoile dans tous ses états, dont une remarquable vidéo de l’artiste Pierrick Sorin avec l’actrice Anna Mouglalis.
« Voyage au coeur de la dentelle », à la Cité de la dentelle et de la mode, à partir du 19 mai 2021.
135 Quai du Commerce, 62100 Calais. Réservations sur cite-dentelle.fr