Christian Dior automne 2021: que la fête (re)commence!
Christian Dior automne 2021: que la fête (re)commence! Auteur :
Godfrey Deeny Traduit par
Paul Kaplan Publié le
16 déc. 2020
Après la pluie, le beau temps. Après la pandémie, la fête. Christian Dior a dévoilé lundi le lookbook et la vidéo de sa collection automne 2021: une sélection de vêtements qui effarouchera certainement les plus timides. Visiblement, la maison parisienne prépare le retour des beaux jours, et des belles nuits, pour la seconde moitié de 2021.
Christian Dior - Prêt-à-porter automne 2021. - Foto: Brigitte Niedermair
C’est en tout cas ce qui ressort des premiers looks de la collection: une veste Bar à trois boutons et à la coupe impeccable, confectionnée dans un imprimé léopard marron, associée à un chemisier en dentelle chargé de multiples colliers; des mini-jupes d’allure pop en cotte de mailles portées avec des collants résille, dignes d’une chanteuse française yé-yé égarée en 2021. Quant au style, il évoque plutôt l’ambiance d’une after-party que d’une soirée huppée où l’on siroterait des cocktails.
Avant de partir s’encanailler, ces dames Dior enfilent d’énormes lunettes de soleil noires dignes d’une Jackie Onassis traquée par le paparazzi Ron Galella, marquent leurs tailles (parfois nues) de lourdes chaînes, et suspendent sur elles des dizaines de petits pendentifs en forme de dragons et des babioles en perles.
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Le point de départ de la collection? Un trench-coat vintage à imprimé léopard, dessiné dans les années 50, une réédition choisie parmi les manteaux et accessoires en fourrure dont raffolait Mizza Bricard, l’une des plus légendaires égéries de Monsieur Dior, qui aurait inventé le personnage de “Miss Dior”. Une dame, disait-on, qui ne se levait jamais avant 14 heures, et qui s’habillait toujours avec des imprimés d’animaux et des perles.
Christian Dior - Prêt-à-porter automne 2021 - Foto: Maripol
“Pour moi, son caractère remarquable et ses inimitables extravagances de goût ont eu un excellent effet sur le tempérament flegmatique hérité de mes ancêtres normands”, écrit Christian Dior à propos de Mizza dans son autobiographie.
Et tout comme l’égérie de Monsieur Dior, la directrice de création de la maison parisienne, , n’a pas peur de mélanger les époques et les inspirations, une audace qui s’exprime à nouveau dans cette collection de l’automne 2021. La créatrice s’est même replongée dans sa propre jeunesse, marquée par l’influence insouciante, joyeuse et opulente du magasin milanais Fiorucci.
Des chemises en dentelle portées sous des bustiers en cuir dans un esprit SM
Une atmosphère qui se manifeste dans sa nouvelle interprétation de l’imprimé Oblique, aperçu sur une cape à capuche en plastique transparent, sur des combinaisons argentées, des robes courtes, très affriolantes avec leurs boutons estampillés CD, ou des casquettes argentées qui rappellent une autre obsession de Maria Grazia Chiuri, le groupe de K-pop Black Pink. Digne successeur des Spice ou de TLC depuis septembre 2019, le groupe coréen regroupe sur YouTube un nombre d’abonnés record. La chanteuse Jisoo, membre de Black , est une égérie Dior: elle a d’ailleurs participé au lancement du nouveau “Bobby Bag” de Dior.
“La mode ne saurait résoudre les problèmes du monde, mais elle peut contribuer à susciter plus d’optimisme. Oui, notre travail est compliqué, surtout cette année. Mais parfois, il faudrait voir la mode comme un jeu, qui n’aurait d’autre fonction que de donner du plaisir”, affirmait Maria Grazia Chiuri au cours d’une rencontre avec la presse, organisée sur Zoom avant la présentation.
Maria Grazia Chiuri elle-même portait une très sage robe en brocart à motif fleuri, mais ouverte sur un soutien-gorge en dentelle verte contrastée. Ses héroïnes contemporaines, visiblement très sûres d’elles, font leur apparition dans des mini-robes en cuir plissé noir, des chemises en dentelle portées sous des bustiers en cuir à l’effet très SM, surmontées de bérets pour la touche parisienne.
Pour ajouter au plaisir, la créatrice romaine a demandé à Maripol, la célèbre chroniqueuse du New York des années 1980, de photographier la majeure partie de la collection sur Polaroid, donnant une ambiance électrique à la présentation. Comme si le fantôme du Club (ancienne boîte de nuit new-yorkaise, ndlr) s’était invité dans la boutique de l’avenue Montaigne. Une certaine idée de la couture et de son rapport à la fête, avec des broderies ornées de sequins ou de petits disques miroirs à effet stroboscopique.
Christian Dior - Prêt-à-porter automne 2021. - Foto: Brigitte Niedermair
La frénésie du Swinging London semblait faire son grand retour chez Dior, où Maria Grazia Chiuri est parvenue à capturer la joie de vivre d’une jeunesse en perpétuelle évolution, et le sentiment que la mode offre des possibilités infinies aux individus qui s’y intéressent.
Certaines influences provenaient également du Pop Art surréaliste du peintre anglais Richard , de l’iconographie acidulée de Marco Lodola, mais aussi du Saint Georges et le dragon du maître italien de la Renaissance Paolo Uccello, dans la version surréaliste proposée par Andy Wharol. Des inspirations qui insufflaient une forme de majesté à l’ambiance équivoque de la collection.
“Soyons francs, la mode n’est plus ce qu’elle était, surtout cette année”
À l’heure du bilan de 2020, Maria Grazia Chiuri évoque son dernier défilé pour Dior, mis en scène sous un chapiteau aux Tuileries en septembre, et se rappelle “une expérience assez surréaliste. C’est très étrange, les coulisses désertes d’un défilé. La capitale française vidée de ses habitants. Les villes ne sont pas construites pour être vides… Quand je viens au studio pour travailler, c’est encore très calme. On ne sait pas non plus ce qui va se passer avec le défilé couture. Oui, nous sommes en train de développer la collection, mais qui sait ce qu’il en sera du défilé lui-même?”
“Au studio, nous avons eu des hauts et des bas. Parfois l’ambiance est très enthousiaste, avant de retomber. Soyons francs, la mode n’est plus ce qu’elle était, surtout cette année. Le système a fait l’objet de nombreuses critiques, même de notre part. Mais la mode constitue aussi une nouvelle forme d’humanité, qui vient de l’idée qu’en utilisant des vêtements, on se transforme. Nous devrions être honnêtes à ce sujet. J’ai entendu tant de critiques sur notre secteur, mais j’aime me rappeler qu’ici chez Dior, nous créons de la beauté.”
Créée pendant la pandémie, la collection dévoilée lundi sera lancée en boutiques au mois de mai, “si tout se passe bien”, conclut Maria Grazia Chiuri. Une collection à la fois pop et chic, taillée pour les escapades nocturnes de l’ère post-pandémie.
Dior célèbre ses 70 ans aux Galeries Lafayette
Pour son 70ème anniversaire, la maison Dior investit les Galeries Lafayette le temps de l’exposition “I feel blue”. L’occasion d’admirer des archives inédites, toutes teintées de la couleur fétiche du couturier, mais aussi de shopper des produits en édition limitée.En 1947, Christian Dior créait sa maison éponyme. Cette même année, il présentait sa première collection haute couture et dévoilait son premier parfum aujourd’hui mythique, Miss Dior. 70 ans plus tard, la maison française rend hommage au créateur et à sa couleur favorite à travers l’exposition inédite I Feel blue aux Galeries Lafayette. Au total, douze silhouettes d’archives monochromes investiront le grand magasin du boulevard Haussmann. Du manteau en lainage marine Doris de la première collection du couturier au New Look, en passant par une robe d’après-midi en soie à motifs datant de 1957… Le bleu s’invite partout jusqu’aux vitrines pour une immersion totale. Le plus ? Des pièces exclusives seront disponibles à la vente, spécialement conçues pour l’occasion : un carré bleu marine en twill de soie, des bottines en tulle plumetis ornées de broderies perlées dorées, le sac Lady Dior souple en veau brodé revisité, ou encore des lunettes de soleil, une montre et des bougies. Une exposition incontournable à découvrir du 20 septembre au 10 octobre prochain.I Feel blue, Galeries Lafayette Boulevard Haussmann, 40 boulevard Hausmann, 75009 Paris
Les Galeries Lafayette célèbrent les 70 ans de Dior à la…
L’année 2017 est décidément placée sous le signe de la maison Dior. Alors que le musée des Arts Décoratifs de Paris lui consacre une rétrospective sublime depuis le 5 juillet, c’est au sein même des Galeries Lafayette, Boulevard Haussman à Paris, que la griffe prendra ses quartiers à la rentrée. Fondée en 1947 par Christian Dior, la maison de couture célébrera dans sous la coupole de l’institution parisienne ses 70 ans à travers la présentation de produits exclusifs et d’une exposition.
Intitulée “I feel blue”, cette dernière donnera à voir aux visiteurs de la Galerie des galeries douze silhouettes bleues créées par Christian Dior, témoins de sa fascination pour cette couleur à l’aura magique. “Parmi toutes les couleurs, seul le bleu marine peut rivaliser avec le noir et présenter les mêmes atouts”, confiait ainsi le couturier féru d’astrologie. Cette influence onirique se retrouve pour l’occasion dans les pièces conçues spécifiquement pour cet anniversaire prestigieux, parmi lesquels le sac Lady Dior brodé de motifs façon constellation, un carré bleu en twill de soie, ou encore une déclinaison de bougies selon les signes du Zodiaque. Collectionneurs et passionnés de mode, ne manquez pas le rendez-vous !
Exposition I feel Blue, du 20 septembre au 10 octobre, aux Galeries Lafayette Boulevard Haussman, 40 boulevard Haussman, 75009 Paris.
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