Gabrielle Chanel, YSL, Dior et les roses… Les cinq expositions mode à ne pas manquer

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« Gabrielle Chanel, manifeste de mode », au Palais Galliera, à Paris

Marie-Hélène Arnaud en tailleur trois-pièces blanc Chanel. Photo d’Henry Clarke pour « Vogue France », en mars 1958. HENRY CLARKE / MUSÉE GALLIERA / ADAGP

Une chronologie du chic. C’est ainsi que cette rétrospective consacrée au travail de Gabrielle Chanel se déroule. Fraîchement rénové après de longs mois de travaux, le Palais Galliera avait fêté sa réouverture à l’automne 2020 avec cette exposition très attendue. Elle se prolonge donc et permet de découvrir l’univers de celle qui a donné aux femmes une liberté de mouvement, à travers ses créations iconiques. De la marinière à la petite robe noire en passant par le tweed gansé et les sacs matelassés, cette riche exposition met en lumière toute l’étendue du talent de celle qui a profondément marqué le patrimoine de la mode français.

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« Azzedine Alaïa, Peter Lindbergh », à la Fondation Alaïa, à Paris

Azzedine Alaïa et Linda Spierings, au Touquet, en 1986, par Peter Lindbergh. PETER LINDBERGH / PETER LINDBERGH FOUNDATION

Sous la direction artistique de Benjamin Lindbergh et d’Olivier Saillard, cette exposition photo retrace la complicité grandissante au fil du temps entre le couturier franco-tunisien Azzedine Alaïa et le photographe allemand Peter Lindbergh, tous deux disparus ces dernières années. Les clichés noir et blanc de Lindbergh répondent en écho aux créations monochromes du créateur, amoureux des femmes. Sur un pont parisien, dans les rues de la capitale, sur une plage du Touquet, les deux artistes n’ont cessé de célébrer ensemble la force du corps féminin, servis par les plus grands top models, de Naomi Campbell à Linda Evangelista.

Du 20 mai au 14 novembre. Fondationazzedinealaia.org

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« Yves Saint Laurent, les coulisses de la haute couture à Lyon », au Musée YSL, à Paris

Yves Saint Laurent à son bureau-studio du 5 avenue Marceau, à Paris, en 1976. GUY MARINEAU / FONDATION PIERRE BERGÉ-YVES SAINT LAURENT

Pendant quarante ans, Yves Saint Laurent a travaillé, pour nourrir ses collections, en étroite collaboration avec les fabricants et les fournisseurs de tissus et d’étoffes de la région lyonnaise. Cette exposition retrace ce lien ténu. Hymne à la matière, cette dernière éclaire ainsi d’un nouveau regard le processus créatif du couturier. A travers une trentaine de modèles issus de la haute couture, tous accompagnés d’un texte explicatif, l’exposition revient sur la richesse des mousselines, la profondeur d’un velours ou encore le secret des taffetas. Le tout mettant en lumière le savoir-faire d’un territoire français.

Du 17 juin au 5 décembre. Museeyslparis.com

« Dior en roses », au Musée Christian Dior, à Granville

Catherine Dior et Hervé des Charbonneries sur leur stand de fleurs aux Halles, à Paris, vers 1957. COLLECTION CHRISTIAN DIOR PARFUMS

Maison d’enfance de Christian Dior, la villa « Les Rhumbs », à Granville, dans la Manche, est devenue un musée consacré au travail du couturier en 1997. Ce printemps, elle accueille une exposition autour du rose et des roses, fleurs préférées de M. Dior. Il fera éclore sur le podium de son premier défilé, en 1947, une silhouette corolle, inspirée par la rose, sur des robes à la taille accentuée. Il dira lui-même avoir voulu rendre hommage aux « femmes fleurs ». L’exposition s’attache également à retracer l’usage de la couleur rose, sous toutes ses déclinaisons, dans les collections du créateur, mais également dans celles de ses successeurs, à la tête de la maison qui porte son nom.

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L’exposition consacrée à Coco Chanel fait son grand retour au Palais Galliera

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C’est la grande reprise de ce troisième déconfinement : plongez dans la vie et la carrière de Coco Chanel avec ce parcours (parfois terne) en dix chapitres sur près de 1 500 m2, jalonné de plus de 350 pièces. Après des travaux d’extension, le palais Galliera, musée de la Mode de la ville de Paris, accueille du 19 mai jusqu’au 18 juillet la première rétrospective parisienne sur celle qui révolutionna la couture !

Une première partie chronologique retrace l’histoire de Gabrielle Chanel : des petites robes noires et modèles sport des Années folles jusqu’aux robes sophistiquées des années 30… On regrettera toutefois le silence sur sa part d’ombre et ses secrets inavouables, parfaitement raconté par le magazine Télérama.

L’occasion de retrouver quelques pièces emblématiques, comme la fameuse marinière en jersey de 1916, ou cette salle consacrée au célébrissime parfum N°5 (créé en 1921). La seconde partie de l’expo est thématique et invite à décrypter les codes vestimentaires de la marque aux C croisés : tailleur en tweed gansé, escarpin bicolore, sac matelassé 2.55…

Quoi ? L’expo “Gabrielle Chanel, Manifeste de Mode”.

Où ? Au palais Galliera, 10 Avenue Pierre 1er de Serbie, Paris 16e.

Quand ? Du 19 mai au 18 juillet 2021

Combien ? Tarif réduit : 12 €. Plein tarif : 14 €. www.palaisgalliera.paris.fr

Gabrielle Chanel, sous toutes ses coutures

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Gabrielle Chanel, sous toutes ses coutures

L’exposition Gabrielle Chanel. Manifeste de mode, ouverte depuis le 1er octobre 2020 au Palais Galliera, est prolongée jusqu’au 18 juillet prochain afin de pallier à la fermeture du musée ces derniers (tristes) mois.

Un manifeste de mode écrit par le vêtement

Plus qu’une rétrospective de la vie de celle qui porte ce nom illustre de son vivant même, l’exposition du Palais Galliera expose sans artifice les vêtements et accessoires qui ont fait la renommée de Chanel. Dans cet écrin tapissé de noir et plongé dans une scénographie obscure, les tailleurs structurés et les robes ajustées s’offrent à l’admiration de notre regard. Les quelques textes accompagnant çà et là les mannequins revêtus des vêtements dignes des plus grandes collections restent peu nombreux, et soulignent justement l’importance de l’observation, de la délectation. L’exposition entend ainsi retracer la biographie de Gabrielle Chanel par la chronologie de ses créations, dont chaque couture, chaque bouton, chaque échancrure… En somme, chaque décision (audacieuse) traduit une nouvelle étape de sa vie, et, toutes réunies, composent son Manifeste de mode. De Biarritz à la rue Cambon, du chapeau porté sur la côte basque au tailleur arboré dans les rues de la capitale : l’histoire de Chanel est regroupée entre les murs du musée, parfois protégée de verre, parfois exposée sans intermédiaire. En tout cas trop précieuse pour être portée, mais seulement admirée.

Un style acéré et affirmé : l’intemporelle silhouette Chanel

Dans la première salle de l’exposition, une simple chronologie retrace la vie de Gabrielle Chanel à travers une vingtaine de dates, chaque année coïncidant avec une nouvelle étape dans l’avancée de la maison de mode éponyme. Et, bien que ces dates nous paraissent éloignées, elles sont le témoin d’un style intemporel, qui possède encore aujourd’hui tout son potentiel. De la petite robe noire dans les années 1920 jusqu’au tailleur emblématique dans les années 1950, Gabrielle Chanel se manifeste par ses silhouettes acérées, affirmées, structurées ; « refusant l’ornement superflu, [elle] fait toujours un usage juste et audacieux des couleurs, des matie?res, des techniques, privile?giant l’e?quilibre et la vision harmonieuse de l’ensemble« (Miren Arzalluz, directrice du Palais Galliera). Les lignes des robes de soie accompagnent le mouvement des hanches ; les broderies rencontrent le velours dans une robe de rouge éclatant ; le tailleur épouse les boutons qui le rythment et soulignent l’attitude de celle qui le porte, féminine et confortable, élégante et simple.

Des vêtements aux accessoires, chaque ornementation, chaque couture, chaque courbe et chaque matière constitue le Manifeste de mode de Gabrielle Chanel, qui, pour citer sa contemporaine Colette, « travaille des dix doigts de l’ongle, du tranchant de la main, de la paume, de l’épingle et des ciseaux, à même le vêtement, qui est une vapeur blanche de longs plis, éclaboussée de cristal émietté » (Bravo, avril 1930). La coupe est franche et assumée, du chapeau qu’elle confectionne au début du siècle jusqu’au tailleur qu’elle ambitionne en 1950. Une partie de l’exposition nous dévoile également l’art de la joaillerie chez Chanel ; des parures aux couleurs éblouissantes, qui semblent toutes antiquisantes, voire égyptisantes, sans pour autant oublier l’intervention « tranchante » de leur créatrice. Les carrés d’émeraude côtoient les courbes dorées d’une broche, des sphères de topaze sont incrustées dans un collier en or massif…

L’exposition Gabrielle Chanel. Manifeste de mode est à voir au Palais Galliera jusqu’au 18 juillet (sur réservation).

Visuels : © photographies Camille Bois–Martin