Paris : une bijouterie mise à sac par un gang éclair «en quelques secondes»
Un bijoutier, une rabatteuse et, derrière elle, un gang éclair, armé de marteaux, masqué, ganté, en capuche… Le braquage du commerce a été violent. «C’est de la bande organisée, glisse une source proche du dossier. Des professionnels. Ce n’est pas du zouave qui entre dans une bijouterie pour piquer trois montres.»
Ce vendredi, devant Mondial Or, dans la petite rue Letellier (XVe), dans le quartier tranquille de la Motte-Piquet-Grenelle, il ne restait que le ruban «police», au pied de la vitrine, pour attester des faits survenus la veille. Le commerce, lui, était fermé, son rideau de fer baissé.
Les policiers du 3e district de police judiciaire (DPJ), saisie de l’enquête par le parquet de Paris, à la suite du commissariat du XVe, se penchaient sur l’affaire. Les voleurs courent toujours. Un premier inventaire fait état d’un préjudice de 10 000 euros.
«Ils étaient une dizaine, c’était effrayant»
L’attaque s’est déroulée jeudi, à 11h30. Une jeune femme est entrée dans la petite boutique. Elle a joué les clientes, demandé à se faire ouvrir un présentoir. Le gang a surgi derrière.
«Je les ai vus entrer comme une horde, avec des sacs et des marteaux, détaille un riverain, qui a une vue plongeante sur le commerce. Ils étaient une dizaine, c’était effrayant. J’ai eu peur pour Laurent, le patron, que je connais. On ne voyait pas du tout leur visage, seulement qu’ils étaient jeunes. Ça a duré quelques secondes. J’étais sous le choc.»
En quelques minutes, les voleurs ont brisé les vitrines des présentoirs, à la barbe du patron et d’un client présent. Ils se sont emparés de bijoux en or et de montres - des Rolex et des Chaumet - et se sont envolés comme une nuée de moineaux, non sans avoir volé en partant le téléphone du bijoutier et donné un coup de marteau au client.
Le riverain a appelé la police. «Ils sont venus tout de suite et ont essayé avec leurs voitures de leur barrer la route de chaque côté, mais c’était trop tard. Ils étaient partis.»
Newsletter L’essentiel du 75 Un tour de l’actualité à Paris et en IDF Toutes les newsletters
«Nous, on n’a rien vu, s’étonne la gérante de Caroll, pourtant aux premières loges, juste en face. On a simplement vu des tonnes de voitures de police débarquer, gyrophares et sirènes hurlantes, ainsi que les pompiers. Il y en avait de garées partout sur les trottoirs.»
Un braquage semblable en décembre
Ce vendredi, les enquêteurs exploitaient des témoignages, dont celui du client légèrement blessé à l’épaule, et des signalements, notamment sur la «rabatteuse de corpulence forte». Ils disposent également d’images des caméras de vidéosurveillance et… d’ADN. «Les voleurs, dans leur fuite, ont perdu quelques effets, note un policier, dont un collier en or, un pendentif et une capuche.» Jeudi, ils avaient également tenté de géolocaliser le portable volé du bijoutier.
Orly : un médecin et un agent d’entretien violemment attaqués au centre médical
L’attaque a été rapide et assez violente. Un médecin généraliste et un agent d’entretien ont été attaqués par trois hommes au visage dissimulé, lundi en début de soirée, à Orly. Les trois malfaiteurs sont repartis avec la montre Rolex du médecin, estimée à une dizaine de milliers d’euros.
Après 20 heures, trois hommes font irruption dans le centre médical de la Victoire, implanté dans l’avenue éponyme. Ils cherchent un docteur et s’en prennent à la première personne qu’ils croisent, un agent d’entretien. Frappée à hauteur du crâne, la victime a été hospitalisée à l’hôpital intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges. Souffrant d’une plaie ouverte, il s’en tire avec plusieurs points de suture sur le crâne.
Coup sur la tête et bombe lacrymogène
Les trois agresseurs ressortent aussitôt et tombent sur un médecin généraliste en train de quitter les lieux avec son véhicule. Ils se ruent sur sa voiture, ouvrent la portière et assènent un coup sur la tête du docteur, avec un bâton en bois. L’un d’eux l’asperge avec une bombe lacrymogène pour le neutraliser. Ils lui demandent alors sa montre Rolex. La victime, apeurée et sous le choc, s’exécute. Le butin en poche, le trio a pris la fuite.
Les policiers de la sûreté territoriale du Val-de-Marne sont en charge de l’enquête, ouverte pour vol avec violences. Les deux victimes ont déposé plainte. « Je reprends le travail tout juste après cette agression qui a été choquante », a simplement répondu le praticien joint par téléphone mercredi matin. Plus légèrement blessé, il n’a pas été hospitalisé.
Les victimes ont déposé plainte
Les policiers vont maintenant chercher à savoir si les malfaiteurs en voulaient spécifiquement à ce praticien et sa montre alors qu’une vingtaine de professionnels de santé, dont plusieurs généralistes, travaillent dans ce bâtiment de deux étages.
Les montres de luxe, comme les Rolex, sont régulièrement la cible des voleurs. En décembre dernier, les enquêteurs de la sous-direction de la police judiciaire des Hauts-de-Seine avaient démantelé un gang de jeunes voleurs qui ne s’en prenait qu’à la célèbre marque d’horlogerie Suisse.
Pourquoi A. Lange & Söhne affole les collectionneurs de montres ?
Un seul coup d’œil glissé aux comptes Instagram des collectionneurs de montres les plus influents (le Shanghai Watch Gang ou Horoloupe pour ne citer qu’eux) suffit à le réaliser. Au milieu des stars ultra-convoitées de Patek Philippe, Rolex ou Audemars Piguet trônent quelques A.Lange & Söhne bien en place. S’ils aiment la créativité débridée d’un Urwerk, c’est la rigueur parfaite de ces montres rondes précieuses, faussement sages, qui attirent leur regard avisé. Et ces têtes d’affiches ont même leur propre fan page, baptisée Langepedia qui attire pas moins de 45.3 k d’abonnés. Car sous ces boîtiers en or ce sont les meilleurs calibres et balanciers de manufacture qui battent le tempo. Un savoir-faire signature de cette horlogerie allemande de Glashütte, qui célèbre coup sur coup ses 175 ans et ses 30 ans d’existence depuis la réunification du pays.
Choisir une A. Lange & Söhne, c’est affirmer une forme de singularité
Installée depuis 2019 sur la rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris, aux côtés du Costes, la boutique A.Lange & Söhne voit désormais ses listes d’attente s’allonger à l’envi et de nombreux passionnés, mais aussi des footballeurs, pousser la porte de cet écrin intimiste. Mais alors, comment expliquer ce renouveau ?
Néo classique
A. Lange & Söhne / Photo presse
« J’aime décrire A. Lange & Söhne comme une marque à « maturation lente », précise Paul Miquel, consultant et auteur du livre Montres Rares. Choisir une A. Lange & Söhne, c’est affirmer une forme de singularité. Primo, c’est choisir l’Allemagne et non la Suisse. Secundo, c’est opter pour la modernité du classicisme, un avant-gardisme maîtrisé et la beauté de la sobriété. Tertio, c’est aussi et surtout laisser du temps au temps : acquérir et s’autoriser à porter une Lange 1 ou une Saxonia requiert des années de culture horlogère. Apprécier la beauté d’une platine trois quart, d’une grande date décentrée ou d’un calibre à col de cygne nécessite du temps. » À son poignet d’ailleurs, ce passionné de montres affiche une toute nouvelle Lange 1 en or rose qui symbolise à ses yeux tout le savoir-faire de la maison. Il n’est d’ailleurs pas surpris de ce regain d’intérêt observé à Paris et ailleurs. « Les amateurs de montres (comme tout le monde) veulent de l’authenticité et de la qualité. Il n’y a pas de storytelling dévoyé chez eux, pas de marketing à outrance, aucune forme de suivisme et une production somme toute relativement limitée qui crée de la rareté » ajoute-t-il.
Une constance légèrement rompue esthétiquement en 2019 lorsque la maison a mis en orbite sa première montre sport chic immédiatement sold-out, l’Odysseus. Pas de quoi cependant faire dévier la stratégie de fond de la maison allemande dirigée par Wilhelm Schmid, qui continue, doucement mais sûrement, a faire d’A.Lange & Söhne une valeur absolue.