Une fille, un style : dans l’appartement de la collectionneuse de mode Nadia Dhouib
Nadia Dhouib nous invite dans son appartement parisien, dans lequel elle vit avec son mari et ses deux filles. Imaginé comme un parfaite rencontre entre le minimalisme et l’étincelant, ce bon mix de low et de high (comme elle aime le décrire), cultive un clash des genres et des styles entre table basse Platner, canapés rose identiques placés symétriquement, multitude de coussins India Mahdavi, livres de mode classés par couleurs, photographie de Ziad Antar, chaises chinées aux Puces de Saint-Ouen… L’occasion de découvrir aussi son dressing qui, à l’image de son cocon, mélange les genres : de Miu Miu à Rabih Kayrouz en passant par les cools créateurs du moment.
Manteau Bottega Veneta, t-shirt Telfar, jupe Khaite, bottes Gianvito Rossi © Adeline Mai
Une fille
Née à Carthage en Tunisie, d’une mère artiste et d’un père médecin, Nadia Dhouib est la benjamine d’une fratrie de trois enfants : “J’ai grandi dans une atmosphère chaleureuse et aimante au milieu d’un magnifique jardin méditerranéen où se mêlent citronniers, rosiers sauvages, bougainvilliers, jasmins et pins parasols.” Après des études au lycée français (option vue sur mer et amis du monde entier en bonus), Nadia arrive à Paris pour ses études supérieures : école de commerce et prépa HEC, la voilà aspirée dans la réalité de la vie professionnelle. Mais en réalité, celle qui a grandi au soleil se trouve relativement peu inspirée : “J’ai passé mes premières années actives à me chercher, d’abord un passage par la banque puis du conseil en stratégie dans un grand cabinet américain.” Et puis, un jour, une pause déjeuner, une révélation : “je déambule dans les grands magasins, à analyser les différentes marques, leurs produits, leurs prix, regarder les interactions entre les clients et les vendeurs… Et je me rends compte que c’est cela la vie, ma vie. J’ai postulé le soir même.” Trois semaines plus tard elle commençait une nouvelle carrière dans les achats. Depuis cette mère de deux enfants enchaîne : acheteuse, directrice des achats et chef d’orchestre d’un des projets mode les plus ambitieux de ces dernières années : les Galeries Lafayette Champs Elysées. Aujourd’hui, forte de toutes ses expériences, cette battante de la mode a développé une vision à 360° : “J’accompagne les acteurs (marques, distributeurs mais aussi des spécialistes du commerce digital) de cette industrie que j’affectionne tout particulièrement, pour les aider à s’adapter au mieux aux enjeux actuels de transformation.” Son objectif ? Concilier les attentes de leurs clients tout en affirmant leur identité et leur singularité.
La mode
Bien plus qu’un métier, une passion ultime. ”J’ai toujours été sensible au beau, à ce qui touche à l’esthétique et à l’art, et en même temps très observatrice du monde qui m’entoure, des gens, de leurs looks et leurs styles.” Pour cette dingue de style, la mode est plus qu’une industrie, c’est une énergie.
“En mon sens, la mode possède au moins deux vertus majeures :
1 C’est une précieuse “discipline” pour soi, pour la confiance, car elle permet de bien se connaître, de tirer avantage de ses atouts et de dépasser ses imperfections. 2 Elle est un langage universel qui exprime des émotions et crée du lien aussi bien entre les passionnés de mode ou tout simplement avec des inconnus croisés au détour d’une rue ou d’un métro….”
Robe Maison Rabih Kayrouz, bottes Jimmy Choo, bracelet Goossens, boucles d’oreille vintage, photographie de Ziad Antar venant de la Salma Feriani Gallery à Londres © Adeline Mai
Un style
Un féminin contemporain conciliant glamour et leadership. Soit un chic rétro confortable, pêle-mêle de jupes culottes, jupes midi et pantalons larges déclinés dans des teintes chaudes et minérales - camel, marron, bordeaux - qu’elle accessoirise de bijoux et de manteaux statement, une véritable passion. L’été, elle swipe du côté boho chic avec des robes longues et claires associées à des touches de gold, de léopard et du plat : au choix sandales ou mules.
Été comme hiver, deux règles non négociables :
1 Des poches obligatoires, pour le côté pratique. 2 Le style oui mais avec supplément confort : pour les chaussures, on choisit des modèles dans lesquels on peut passer facilement une journée de travail, de 8h à 20h, d’un magasin à un chantier.
Vase India Mahdavi, fleurs Debeaulieu, plateau nénuphars Goossens, bougies Cire Trudon, Buly 1803, Fornasetti © Adeline Mai
Créateurs fétiches
Ils sont nombreux mais cultivent tous le sens d’une élégance racée : Azzedine Alaïa, Rabih Kayrouz, Jacquemus, Jonathan Anderson et Daniel Lee, Maria Grazia Chiuri chez Dior et Phoebe Philo.
Col roulé Loulou studio, pantalon The Attico, bottines Jacquemus, boucles d’oreille vintage, bracelet Charlotte Chesnais, chevalière Yvonne Léon, fauteuil cocktail années 50 chiné aux puces et retapissé avec un tissu motif animalier Nobilis, tableau de Edi Dominique Dubien © Adeline Mai
Collector
Toute sa garde-robe. “Chaque pièce compte car chacune a une histoire, un souvenir, une émotion : ça peut être l’échange que j’ai eu avec la personne qui me l’a vendue, un lien professionnelle parfois même personnelle avec la marque ou son designer, ou tout simplement l’occasion et les gens rencontrés lorsque que je l’ai portée.” En ce moment ? Un manteau rose Jacquemus qui donne le sourire à tous ceux qu’elle croise dans la rue.
Manteau Jacquemus, t-shirt - Fruit of the Loom, jupe Loewe, bottes Isabel Marant, boucles d’oreilles Laura Lombardi, collier Cvc Stone © Adeline Mai
Basiques
Une journée type ? Jean Re/Done et chemise blanche MRK ou pull Barrie, mocassins Jordaan signés Gucci.
Statuettes rapportées d’un voyage en Inde plus exactement achetées à Udaipur, jeu d’échecs du collaboratif Flayou (marque de design tunisienne), leur design détourne l’usage traditionnel de la poterie de Sejnane ( technique artisanale vielle de 3000 ans et inscrite au patrimoine de l’UNESCO) © Adeline Mai
Bijoux
Comme les manteaux, c’est une obsession : “En vraie orientale, je porte absolument tout. Vintage, neuf… Peut importe, je suis une fan absolue !”. Exemples choisis : quelques pièces de fine Jewelry qu’elle ne quitte jamais( colliers, mini créoles Yvonne Léon) mixés avec des bijoux “customs” : BO, colliers, bagues, manchettes, bracelets à breloques signés Goossens (beaucoup), Charlotte Chesnais mais aussi du “old” Celine, Balenciaga…
Pull Loulou Studio, pantalon Dodo Bar Or, boucles d’oreilles Céline vintage, table Tulipe Knoll, vase Anissa Kermiche, tableau Shoof, de la galerie Itinerrance à Paris © Adeline Mai
Sacs
Un rapport d’amateur d’art ou de collectionneur de voitures : “ J’aime regarder mes sacs comme une collection, avec des pièces que je garde comme les témoins d’une époque, des pièces iconiques que j’aimerais transmettre à mes filles, des coups de cœur plus statement et alternatifs… Je renouvelle ma collection en vendant parfois des sacs quand je m’en suis lassée, et de temps en temps, faire le point sur les pièces maîtresses qui pourraient venir compléter cette collection.” Côté lignes, elle voue un passion pour les clutchs (de jour comme de nuit), préférant tout de même les modèles grands formats signés Dior ou Azzedine Alaïa pour travailler.
Pochette Bottega Veneta © Adeline Mai
Chaussures
Parce que c’est ce qui signe la tenue, mais c’est aussi ce qui peut saboter un look, Nadia obéit à plusieurs règles :
Le confort est une notion cruciale dans le choix des souliers.
Jamais de talon aiguille.
Peu de chaussures noires, relativement boring.
Elle collectionne les boots, notamment les old Céline, les bottes Jimmy Choo, Isabel Marant, Gianvito Rossi, les sling back Chanel dont elle adore les déclinaisons matières/couleurs réinventées chaque saison, et l’été le modèle Oran d’Hermès, aux couleurs globe-trotteuses.
Ensemble veste et pantalon Barrie, t-shirt Re/Done, bottes Gianvito Rossi, bague lion, bracelet et collier Goossens, maillon Laura Lombardi, boucles oreilles Yvonne Léon, tableaux des artistes Akacha et Ilyès Messoudi © Adeline Mai
Beauté
Passion Augustinus Bader. Trois fois par an, un soin chez Biologique Recherche, et bien sûr le soleil de la Méditerranée à partir du mois de mai.
T-shirt Re/done, jupe Rosie Assouline, bottes Jimmy Choo, bague Yvonne Léon, boucles d’oreilles Laura Lombardi, bacelet Goossens © Adeline Mai
Icônes
Sophia Lauren, Lee Radziwill, Katharine Hepburn, mais aussi Gisèle Halimi, sa maman et beaucoup d’anonymes inspirantes croisées à Paris, Londres et aux quatre coins du monde.
Table basse Platner Knoll, coussins, tabourets bishops et cendriers India Mahdavi, vases fesses et bustes Anissa Kermiche, fauteuil cocktail années 50 chiné aux puces et retapisseé avec un tissu motif animalier Nobilis, grand vase au sol collection spéciale Jessica Hans, lustre et appliques flocons de neige Emil Stejnar chinés aux puces de Saint-Ouen © Adeline Mai
Photographe : Adeline Mai
Journaliste : Eugénie Trochu
Styliste : Jessica Falcao
Hair et make-up : Sergio Villafane
Vidéo : Etienne Baussan
Montage : Laurane Jolly
Production : Mathias Holst
Louis Vuitton repense son bracelet solidaire, Alexander McQueen offre ses tissus, Clarins célèbre le corps des femmes… L’Impératif Madame
Un élan de solidarité se dégage cette semaine dans la mode avec la directrice artistique d’Alexander McQueen, Sarah Burton, qui donne ses tissus non utilisés à des écoles de mode britanniques. Louis Vuitton se distingue aussi sur ce créneau en confiant le design de son bracelet solidaire à Virgil Abloh. Côté créativité, Moncler fait encore bouger les lignes en collaborant avec Rick Owens et The North Face se montre à la pointe de l’avant-gardisme avec une collection minimale et futuriste. La rédaction recommande également d’écouter le podcast de Clarins qui célèbre le corps des femmes et de voir le dernier documentaire de Loic Prigent consacré à la Haute Joaillerie de Dior qui fête ses 20 ans.
Richard Malone,lauréat du prix Woolmark International 2020
International Woolmark Prize / Photo presse
Pendant la Fashion Week de Londres, le Prix Woolmark International 2020 a été remis à Richard Malone, jeune créateur irlandais diplômé de la Central Saint Martins en 2014. Ce prix créé en 1953 récompense les designers qui font usage de la laine mérinos en combinant durabilité et créativité. C’est avec une collection qui tire son inspiration de son éducation à Wexford que Richard Malone a su convaincre le jury. Et en particulier avec des pièces fonctionnelles et réfléchies durablement. La créatrice géorgienne Emily Adams Bode s’est également distinguée en recevant le tout premier Prix Karl Lagerfeld qui récompense l’innovation. A.B.
L’avant-gardisme par The North Face
The North Face / Photo presse
La marque de vêtements outdoor dévoile Black Series, sa collection avant-gardiste inspirée de ses pièces emblématiques. «Nous avons puisé notre inspiration dans les archives de The North Face, sélectionnant des styles nés à la montagne et portés à la ville», explique le directeur artistique Tom Hamilton. Cette ligne mixte au design minimaliste et urbain qui promet des looks créatifs et audacieux se pare également de technologies innovantes dont une membrane imperméable et respirante dernier cri. C.L.G.
Collection « Black Series » disponible dès le 26 février dans certains points de vente The North Face.
Clarins lance son premier… podcast
Clarins / photo presse
Clarins murmure au creux de l’oreille avec son premier podcast bien-être intitulé «Mon corps, ce héros». L’idée est de répondre aux questions que les femmes se posent tout bas. Avec une première saison consacrée à la maternité, les huit premiers épisodes évoquent des thématiques diverses autour du corps et de ses changements qui surviennent pendant la grossesse. On parle notamment des seins, de la peau ou encore de la sexualité. Les témoignages et l’intervention d’experts rythment le podcast et permettent aux futures mamans de mieux appréhender toutes ces transformations. C.L.G.
« Mon corps, ce héros », podcast hebdomadaire gratuit disponible à partir du 24 février sur les plateformes Itunes, Soudcould, Deezer, Google Podcast ou encore Spotify Addict.
Louis Vuitton et son bracelet solidaire
Louis Vuitton / photo presse
Le bracelet Silver Lockit de Louis Vuitton est revisité cette année par Virgil Abloh, directeur artistique des collections homme de la marque. Le bijou est composé d’un charm verrou en argent gravé et de trois attaches ajustables en corde fine. Il est disponible en bleu, orange, noir et vert. Derrière ce bracelet ? Un engagement. Celui de Louis Vuitton qui reverse 100 euros du prix de vente unitaire à l’Unicef pour soutenir des projets portant sur l’éducation, la santé et la nutrition des enfants dans le monde. Depuis 2016, ce partenariat a permis de collecter plus de sept millions d’euros. A.B.
Bracelet Unicef x Louis Vuitton Silver Lockit, 250 €. Disponible dès le 21 février sur le site de Louis Vuitton et dans les boutique de la marque.
Rick Owens collabore avec Moncler
Moncler / photo presse
C’est une collaboration originale que propose la marque italienne Moncler avec le créateur Rick Owens. Un bus totalement customisé par la marque a en effet été utilisé par le designer et sa femme à l’occasion d’un road trip effectué sur la côte ouest américaine. L’intérieur, entièrement gris, se pare de tissus ouatés qui ont fait la renommée de la marque de doudounes. Le bus a été exposé à Milan le 19 février lors de la Fashion Week. Il sera disponible sur commande, tout comme la capsule de vêtements qui, pour l’heure, n’a pas encore été dévoilée. C.L.G.
La collection Moncler x Rick Owens sera disponible en juillet.
Alexander McQueen fait don de ses tissus non utilisés
Alexander McQueen / photo presse
Afin de soutenir le programme éducatif présenté par la directrice artistique Sarah Burton, Alexander McQueen a décidé d’offrir ses surplus d’étoffes aux étudiants des écoles de mode britanniques. Les kilomètres de tissus non utilisés par la marque bénéficieront désormais d’une seconde vie auprès des nouvelles forces créatives qui se forment au Royaume-Uni. Un projet visant à aider les étudiants britanniques qui voient souvent leurs ambitions artistiques limitées par le coût des tissus. A.B.
Loic Prigent signe un documentaire sur l’histoire des bijoux Dior
Youtube / Loic Prigent
À l’occasion des 20 ans de la gamme Haute Joaillerie de Dior, le journaliste Loic Prigent consacre un documentaire exclusif sur sa chaîne Youtube en compagnie de Victoire de Castellane, la créatrice. Elle explique l’histoire des bijoux Dior, allant des bagues fleuries inspirées du jardin du couturier à la dernière collection spéciale Saint-Valentin, «Oui», représentée par Cara Delevingne. C.L.G.
À voir et revoir gratuitement sur la chaîne Youtube de Loic Prigent.
Strapbandits : le spécialiste du bracelet-montre en tissu anglais Huddersfield
De nos jours, le changement de bracelet sur une montre est devenu chose courante. Les amateurs le font eux-mêmes de chez eux et cela a modifié, durablement, les habitudes de consommation. On porte un jour son garde-temps sur cuir vintage, un autre sur alligator marron et un autre encore, sur caoutchouc orange.
Alors forcément, les collections de bracelets-montres se multiplient et on voit apparaître sur le marché, de nouvelles matières telles que le denim par exemple. En cette rentrée 2020 et avec l’arrivée de l’automne qui se profile à l’horizon, partons à la découverte de straps en tissus anglais provenant de la manufacture Huddersfield dans le West Yorkshire.
Le « Made in Huddersfield, Angleterre » est synonyme de qualité pour tous les amateurs de beaux tissus anglais. On peut retrouver cette inscription sur les lisières de nombreux rouleaux de tissus chez tous les grands tailleurs dans le monde, de Londres à Hong-Kong en passant par New-York.