Afghanistan: à l’aéroport de Kaboul, le «miracle» ou le «vrai cauchemar»

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Sur cette photo fournie par l’US Marine Corps, un garçon passe par un poste de contrôle des évacués à l’aéroport international Hamid Karzai, à Kaboul, le 18 août 2021.

Les talibans accusent les États-Unis d’être responsables du chaos autour de l’aéroport de Kaboul, où au moins sept civils ont été tués dans les bousculades, alors que des milliers de personnes continuent de se presser dans la panique pour tenter de monter à bord d’un avion et de quitter le pays.

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Une semaine après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, des milliers de personnes tentaient toujours ce dimanche 22 août de fuir leur pays au péril de leur vie, tandis que les opérations d’évacuations des pays étrangers se poursuivent dans des conditions difficiles.

Selon des témoins sur place, les talibans, qui s’impatientent, auraient repris un peu la main ce dimanche après les scènes chaotiques de samedi, en ordonnant aux gens de se placer en files. Mais la situation reste encore presque impossible à gérer, avec des conditions très difficiles sur place.

Les véhicules autorisés à entrer dans l’aéroport sont rares, et souvent pris d’assaut par toutes les personnes qui restent à l’extérieur, passeport à la main, et qui implorent d’avoir cette chance de partir.

Le « miracle » s’accomplit

Notre envoyé spécial sur place, Vincent Souriau, indique que la situation n’est pas la même à l’intérieur de l’aéroport que dans les alentours.

Dans l’enceinte de l’aéroport, c’est un balai d’avions bien règlé, des gros porteurs militaires venus de plusieurs pays. Des avions américains, mais aussi des appareils allemands, autraliens, qataris et des files de ressortissants afghans escortés dans le calme par les forces spéciales.

Ils sont ravis de pouvoir enfin partir, ils saluent, ils sourient, ils montrent leurs enfants, ils veulent qu’on les prennent en photos. C’est beaucoup de soulagement pour eux, mais il y a aussi la douleur de ceux qui quittent leur pays. « Moi, je rêve d’être astronaute parce que l’Afghanistan n’en a jamais eu, confie une étudiante. Mais je dois partir, je dois quitter mon pays et je ne sais pas quand je pourrai revenir. »

Pour ces Afghans, le « miracle » s’accomplit, celui qu’attendent encore des milliers de leurs compatriotes, massés à quelques centaines de mètres de là, autour de l’aéroport de Kaboul, entre les barbelés qui séparent les talibans et les Américains. La situation est chaotique. Des gens sont morts dans des mouvements de foule. La situation humanitaire est dramatique. Ceux qui sont là souffrent de la chaleur, du manque d’eau et de nourriture. Tous déplorent le manque d’encadrement militaire dans une tension extrême due à la presence des talibans.

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« Un bébé écrasé dans un mouvement de foule »

Au micro de RFI, un marine américain en charge des évacuations témoigne sur le tarmac du désespoir des Afghans qui cherchent à quitter le pays : « Les gens sont désespérés, ils savent que leur temps est compté donc ils essaient de rentrer dans l’aéroport le plus vite possible. Moi, je ne suis pas allé monter la garde au niveau des portes. Je sais que si j’y vais, ça va me briser le cœur. Mais j’ai posé des questions autour de moi : on m’a raconté qu’un bébé a été écrasé dans un mouvement de foule, sa mère a récupèré le corps et l’a jeté dans la rivière et a dû continuer sa route comme si de rien n’était. Une autre dame, suffocante, est morte dans la foule. Il y a énormément de blessés et on essaie de réguler ça tant qu’on peut. »

La France, elle aussi, continue de rapatrier ses ressortissants ainsi que des Afghans, mais en nombre insuffisant, selon des responsables politiques et associatifs qui ont manifesté ce dimanche à Paris. Parmi ceux qui sont toujours bloqués à Kaboul, il y a Mansour, un Afghan naturalisé français, sa femme et ses trois enfants. Ils étaient venus rendre visite à de la famille dans le pays et se sont retrouvés piégés avec la prise de la ville par les talibans. Ils ont essayé samedi d’entrer dans l’aéroport, sans succès.

« Mon fils a été blessé »

« On nous a dit qu’on pouvait aller à l’aéroport avec les enfants sans emporter de bagages, seulement avec des petits biscuits et de l’eau, confie Mansour joint par Camille Marigaux, journaliste au service international de RFI. Et si vous trouvez des militaires étrangers vous pouvez leur montrer votre passeport. Donc on a essayé. On y a passé toute la journée sans manger mais on n’a même pas pu s’approcher des militaires. Il y a eu des tirs de kalachnikovs tout près de mes enfants. Mon fils a été blessé, il a eu des coups sur la tête, il avait du sang partout et je n’avais pas d’eau pour le nettoyer, le sang a séché sur son visage. Mon autre fils et moi-même avons pris des coups. Nous sommes repartis. Pour mes enfants qui ont grandi en France, ils vivaient un véritable cauchemar. »

Mansour et sa famille sont en ce moment hébergés chez un ami, dans la capitale. Il raconte la situation à Kaboul : « Mes amis n’arrêtent pas d’appeler et moi d’essayer de les joindre. Ça coûte très cher et comme les banques sont fermées, je ne peux pas retirer d’argent. Cela fait une semaine que les banques et les grands magasins sont fermés. Les prix des aliments ont beaucoup grimpé, il n’y a plus de solution pour acheter des médicaments. Tous les deux kilomètres il y a des contrôles pour les voitures. Alors on ne sort pas, surtout pas ma femme. Elle ne peut laisser son maquillage et devrait porter une burqa. Et si je sors, ne n’emporte pas mon passeport. Les rues sont calmes, les écoles aussi sont fermées. »

► À lire également : France: manifestation à Paris pour le rapatriement des Afghans menacés par les talibans

« Mathématiquement impossible »

Le temps presse pour mener à bien les évacuations, car l’aéroport de Kaboul est censé fermer le 31 août, date du retrait définitif des troupes américaines. Pour Bruxelles comme pour Londres, aucun doute : tout le monde ne pourra pas être évacué d’ici-là. « Les Américains veulent sortir 60 000 personnes avant la fin du mois. C’est mathématiquement impossible », a jugé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Depuis le 14 août, environ 25 100 personnes ont été évacuées d’Afghanistan à bord d’avions militaires américains et de pays alliés, selon la Maison Blanche.

Washington a réquisitionné les avions de plusieurs compagnies aériennes privées afin d’aider à l’évacuation des personnes fuyant l’Afghanistan, a indiqué dimanche le ministère de la Défense américain

► À lire aussi : Évacuations d’Afghanistan: Washington mobilise l’avion civile, réunion du G7 mardi

Des milliers de personnes ont déjà été exfiltrées à bord d’appareils dépêchés dans l’urgence par les pays occidentaux. Le but: évacuer leurs ressortissants, leur personnel diplomatique et les citoyens afghans qui ont travaillé avec eux ainsi que leurs proches.

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Et le vrai, vrai talon d’Achille de l’Europe est…

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Et le vrai, vrai talon d’Achille de l’Europe est…

Presse Interview de Rémi Bourgeot - Atlantico

Il convient d’abord de rappeler que le succès économique ne se mesure pas par le nombre de start-ups. La plupart des start-ups ne vont nulle part et font faillite au bout de quelques années. La Silicon Valley n’est pas un système à l’efficacité absolue de ce point de vue, et le gâchis de ressources financières et humaines y est considérable du fait de ce manque d’organisation. Malgré les imperfections (majeures) de ce système, c’est l’intégration entre ces nouvelles entreprises, les géants des divers secteurs, les universités et les agences gouvernementales qui donne aux Etats-Unis une force de frappe technologique encore impressionnante au XXIème siècle. Quels que soient les déséquilibres qui accablent le pays, les compétences de pointe y sont inlassablement préservées et développées, par le jeu de cette intégration et d’une fluidité des parcours entre diverses institutions. Les startupers qui réussissent sont assez loin des clichés vides de contenu technologique rabâchés en France. Les nouvelles entreprises qui réussissent aux Etats-Unis sont typiquement lancées par des gens d’une quarantaine d’années ou plus ayant une expérience riche au sein de grandes institutions privées comme publiques et de véritables compétences en sciences (dures). Par ailleurs l’aspect financier est essentiel puisque les start-ups, au-delà de l’exubérance de certaines grandes opérations, parviennent en général, aux Etats-Unis, à se financer à hauteur de leur potentiel technologique.L’important réside dans le développement des nouvelles technologies, qui s’agrègent la plupart du temps aux technologies existantes. Le modèle économique qui met les start-ups sur un piédestal repose sur l’idée que cette innovation doit venir de nouvelles structures, qui vont supplanter les anciennes. Dans les secteurs qui réussissent à l’échelle nationale, les choses sont bien plus complexes en réalité. Les nouvelles entreprises sont essentielles mais s’inscrivent, quand elles réussissent sur le plan technologique, dans un environnement bien plus riche de recherche et d’innovation. Les grandes entreprises, quand elles sont une véritable force de frappe technologique, ne disparaissent pas mais jouent progressivement un rôle différent, plus discrets, comme c’est par exemple le cas d’IBM aux Etats-Unis, géant historique qui reste une entreprise très importante du secteur informatique. L’idée que l’on se fait souvent en France du modèle des start-ups, qui sortiraient de nulle part et s’épanouiraient par milliers, sur la base de concepts marketing saugrenus, pour faire vibrer le monde de demain dans une économie par ailleurs en état de pétrification, n’entretient qu’un lien très diffus avec la réalité technologique mondiale.La situation est de nature diverse en Europe. L’Allemagne s’est enfermée, du fait de sa focalisation ultra-exportatrice notamment, sur des technologies en voie de dépassement comme les véhicules diesel et a le plus grand mal à prendre le virage de l’électrique par exemple ou de la digitalisation. Pour autant le pays s’efforce de préserver ses compétences scientifiques, même s’il manque une certaine dynamique d’innovation et de projection dans les nouvelles technologies. Le succès de BioNTech montre que le pays en est encore capable grâce à la préservation du savoir scientifique.La situation en France est plus préoccupante et relève davantage d’une forme de micro-révolution-culturelle, si l’on considère la destruction des compétences technologiques. Les discours politiques s’affrontent de plus en plus violemment mais communient dans un mélange de formalisme politologique aux accents gérontocratiques et de vide scientifique, entretenant le sacrifice depuis trois décennies, génération après génération, de scientifiques et de gens aux compétences diverses, en vertu du rituel apocalyptique de la « gestion de crise ». La confiscation du débat public et la mise sous tutelle des institutions publiques et privées par ces milieux spécialisés dans le verbiage politologique, sous couvert « d’intelligence économique », qu’ils soient pseudo-socialistes, pseudo-libéraux ou pseudo-souverainistes, et par leurs innombrables vassaux, aura déclassé la réflexion technologique et les compétences qui la nourrissaient.Propos recueillis par Atlantico

Vidéotron: de tout pour tous sur la plateforme Vrai

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Une nouvelle plateforme de vidéo sur demande vient enrichir l’offre pour les mordus de télévision en rafale. Après plusieurs mois d’attente, Vrai, nouveau service par abonnement de contenus en français de Vidéotron, était officiellement dévoilé mardi, avec un répertoire déjà très important. Il y en a pour tous les goûts et tous les âges!

Oui, il y avait de la place pour une autre vitrine du genre, après Club illico, Tou.tv et Crave, qui sont déjà adorées des Québécois, estime Vidéotron, qui propulse lui-même Club illico depuis huit ans.

Sur Vrai, on se concentre sur les contenus de type non-scriptés, c’est-à-dire les documentaires, les téléréalités, l’art de vivre et le divertissement (d’où le nom, Vrai). Club illico continuera bien sûr d’exister et demeura une référence pour les grandes séries de fiction et jeunesses, et le cinéma.

«C’est un choix pour offrir de la flexibilité aux clients et leur permettre de décider ce qui est meilleur pour eux, a mentionné Daphnée Defendini, directrice principale, base client et contenu chez Vidéotron. Les plateformes sur demande viennent compléter l’offre de télévision linéaire, toujours pour répondre aux attentes de nos abonnés.»

Joël Lemay / Agence QMI

Le catalogue de Vrai deviendra de plus en plus volumineux au fil des mois. De sept titres déjà en ligne (voir encadré), on passera à une quarantaine d’exclusivités d’ici la fin 2021. De nouvelles surprises s’ajouteront chaque semaine. En décembre 2022, c’est une centaine de productions originales qui y seront en vedette, pour près de 2000 heures de contenu au total.

Diversifié

Tous y trouveront leur plaisir. Il sera question, dans ces nouvelles séries, de parcours inspirants (L’atelier, où des personnalités comme Kim Thuy, Martin Picard, Guylaine Tremblay et Louis-José Houde raconteront leur route vers le succès), de grossophobie (J’t’aime gros, avec Christine Morency et Mélissa Bédard), des répercussions des séparations sur les enfants (Une semaine sur deux, avec le Dr Jean-François Chicoine), d’exploits extrêmes (Le dernier glacier), de sport (3e essai: au-delà du football, Canadiens-Nordiques, la vraie histoire), de familles déchirées (Double vie), de bouffe (Le meilleur pâtissier du Québec, animée par Marie-Ève Janvier et Joël Legendre), d’épreuves surmontées (Dompter son dragon, avec Ève Salvail), d’achats de luxe (Piscines de rêve), de l’essor du disco à Montréal dans les années 1970 (D.I.S.C.O)…

Le «true crime» a la cote sur Vrai comme ailleurs, avec des propositions comme C’est arrivé près de chez vous et Psychopathes.

Aime-moi, dérivée du récit du même nom de Véronique Marcotte, racontera l’énorme mensonge d’une enfant qui s’était faussement dite violentée et abusée pour recevoir du réconfort d’une famille.

Denis Côté: suivre son instinct nous fera connaître ce policier de Montréal qui a neutralisé le tueur de Dawson et qui a œuvré pendant 30 ans dans la police de Montréal.

Dans Mon fils: 41 ans pour toujours, Christian Fournier, fils de Guy, s’ouvre sur les suicides de sa mère (il y a 50 ans) et de son fils (en 2019).

Spectacles d’humour (Mathieu Cyr, Bianca Longpré, événements de ComediHa!), incursions dans des univers méconnus (Les tatoueuses, Elles parlent aux animaux) et acquisitions étrangères en français viennent aussi étoffer le menu.

Joël Lemay / Agence QMI

«Sur Vrai, on a la chance de se voir comme société, comme humains, de se raconter nos histoires, remarque Denis Dubois, vice-président, contenus originaux chez Québecor Contenu. C’est important pour nous d’avoir une diversité de contenus, pour outiller, divertir et surprendre les gens.»

Toutes les productions de Vrai ont été d’abord et avant tout imaginées pour la plateforme, mais certaines d’entre elles pourraient plus tard voyager sur les chaînes de TVA.

Déjà disponible pour les abonnés Hélix (gratuitement pendant trois mois), la plateforme Vrai sera accessible à tous dans les prochaines semaines, clients de Vidéotron ou pas, partout au Canada, au coût de 10 $ par mois.

Sept titres déjà disponibles sur Vrai

Chefs de bois: Compétition culinaire en pleine nature animée par Mathieu Baron et évaluée par le chef-juge Martin Picard, qui jumelle gastronomie, survie en forêt et débrouillardise. «L’aventure d’une vie», estime Martin Picard.

Joël Lemay / Agence QMI

ESPACES: Sarah-Jeanne Labrosse rencontre des propriétaires qui se sont créé des milieux de vie extraordinaires, passionnés d’architecture et de design.

Bianca vie d’famille: Incursion au sein du quotidien familial tumultueux, mais rempli d’amour, de Bianca Longpré, François Massicotte et leur marmaille. Une maisonnée attachante, pas reposante, sans préjugés, remplie d’humour et d’autodérision.

Joël Lemay / Agence QMI

Joël Lemay / Agence QMI

Mes numéros marquants: Jean-Michel Anctil reçoit des humoristes qui lisent trois numéros marquants de leur carrière: leur premier numéro, le numéro qui les a fait connaître du grand public et le numéro dont ils sont les plus fiers. Michel Barrette, Claude Meunier, Mariana Mazza, Cathy Gauthier, François Bellefeuille et Dominic Paquet se sont déjà prêtés au jeu.

Joël Lemay / Agence QMI

Demain tout est possible: Chantal Lacroix accompagne des participants dans une quête personnelle d’absolu et les aides à reconnecter avec l’essentiel, au moyen de rencontres avec des intervenants, d’outils proposés et d’actions diverses.

Joël Lemay / Agence QMI